[JdR] Le carnet d'Izaac

20 août de l'An de Grâce 1461. Le bâtiment du conseil des XII est d'une sobriété digne de Fribourg. A Fribourg, on a toujours fait sobre. On y est plafond bas. Très bas, comme il sied à Fribourg. En matière de boiserie, ça, c'est sûr, en revanche, on y est champion. Bois sur bois. Portail à double ventail de chêne. Plancher de pin. Charpente de chêne. Table ronde, en merisier tout de même. Faudesteuils curules en noyer du cru, modèle roi Dagobert. Dressoirs et crédences garnis d'orfèvrerie. Tapisseries de Soleure à la mode fribourgeoise et des patins. Comme c'est fête depuis le 15, il y a ripaille. Les frères et sœurs helvètes enfin réunis, c’est beau ! Bière et salaisons de Soleure à volonté. Oui, Soleure est fournisseur officiel de la diète à Fribourg. Cela fait un trou dans les finances, certes, mais enfin, comme on a récupéré la mine d'or de Nyon, ça passe. Et puis inutile de s'informer sur le gouffre, ici, le silence est d'or. Et le Seigneur sait comme on y est riche. En Suisse, de toute manière, il n'y a pas de trou. Ni dans le fromage, ni dans les coffres ! Aucune faute de goût en cet été 1461 ! Genève et Luzern sont de retour et ça se fête !
Il y a bien le vieux Shadowdemonking qui a ramené une tête de vache de Uri - comme quoi ça serait un truc ancien, traditionnel dans son canton de Schwyz, une sorte de porte-bonheur - en guise de sorte de trophée pour aruspice des alpages, mais l'avoyère de Fribourg, intraitable, a mis son veto.
- Alors comme ça, à Luzern, ils veulent revenir dans la confédération ? tu crois que c’est parce qu’on est riche comme Notwen et qu’à coté ils sont pauvres comme Job ?
C’est le grand maigre qui s’informe.
[…]
L’autre garde suisse, le petit gros, hallebarde étincelante, pantalon moule-burnes et chemise à manches crevées, à la mode arlequin milanais 1461 – depuis janvier 61, on est très italophile à Fribourg – se claquemure dans un silence suisse.
- Et Genève ? Tu crois que […]
Le petit le circoncit d’un geste péremptoire.
- Tais-toi donc, pipelet ! Des fois qu’à Annecy ou Pontarlier, ils voudraient aussi adhérer !

Citation :

La Confédération helvétique (CH) est une association sui generis de 7 États européens qui délèguent par traité l'exercice de certaines compétences à des organes communs. Elle s'étend sur un territoire de 41 285 km2, est peuplée de 704 habitants et est la première puissance économique mondiale.

Extrait de « la CH pour les nuls », ouvrage collectif, Genève, 1461.

A la buvette de la diète. Entre les attachées parlementaires et cantonales. Une paille dans un verre de lait de vache mauve devant l'un [...]

- Atila, tes tourments éternels sont inénarrables. Après toutes ces années ? tu t'interroges encore au sujet de Genève ? C'est saugrenu : « Croire en Genève », demandes-tu ? Croire que Genève va devenir ou faire quoi ? Une Grandson II ? Un sage petit canton sur la grand-mare des canards ? Genève est l'Asile des royaumes, l'asile des fous. Tu veux vivre en père pénard ? Ouvre grand tes petits bras musclés et enferme Genève dans une chambre étroite, blanche et capitonnée. Atila ! Voyons ! Tous les fous des royaumes viennent à Genève : on y vient la bave aux lèvres ou la salive à la bouche, c'est selon. Cela tourmente ou cela réjouit, c'est selon. Autour on y fait contre mauvaise fortune bon cœur ? C’est selon. Mais indubitablement, Genève est Eternelle parce que les royaumes ont besoin d'une Genève. T'as pas de pot, c'est tombé sur ton duché ? Pourquoi Genève ? Pourquoi là ? Simplement parce qu'il n'y a pas de place ailleurs. Ailleurs, des aristocraties pesantes étouffent les malicieux et bannissent les trublions. Bon, en même temps, les helvètes n'ont pas trop à se plaindre, les genevois sont patriotes : j’en connais à la maison qui adoreraient que Schwyz arrondisse son canton de Schaffhausen, que Sion récupère sa route des alpes jusqu’en Italie ou que Grandson annexe la Franche Comté. A côté, les franc-comtois, eux, n'ont pas de pot ! Les savoyards non plus en même temps. Plantés sous leurs clochers, les voisins de Genève gesticulent et se grattent le cul. Ils s'y prennent comme des manches en même temps : pourquoi vient-on à Genève ? pour y faire le pitre voire le pire. Et Dole et Chambéry offrent le bâton au lieu d'en faire son parti. Bon, d’accord, Genève est très peuplée. Mais enfin quand même, à deux duchés, depuis le temps, ils auraient quand même pu trouver un truc, non ? Ben non, au lieu de ça, ils grimpent sur leurs ergots et lui font la guerre une ou deux fois par an. Et même pas gaiement en plus ! Entends-tu les trompettes comtoises tintinnabuler les veilles de siège ? Du tout ! Des pleureuses ! Des pleureuses qui se lamentent d’une triste résolution prise à contre cœur ! Par les petits couillons du pape Eugène, la guerre, c’est la vie ! C’est drôle ! C’est des bleus et des bosses ! Des aller-retour chez Titus ! C’est bon pour le commerce ! Et en plus, ça crée la concorde aristotélicienne ! Rien de tel qu’une bonne guerre genevoise pour la pub ! Et l’année suivante, qu’est-ce qu’on trouve à défendre Genève contre les mêmes dolois ? Tous ceux qui supportent plus les pleureuses, ont été bannis et qui, seuls, se sentent étouffés par ces aristocraties pesantes suscitées. On a même reçu des béarnais, des provençaux et un écossais ! Merci Deos ! Merci Deos d’user des cloches comtoises et savoyardes pour faire sonner Genève bien au delà de la grotte des brigands. Les guerres, c'est une bénédiction pour les genevois ! C’est une bénédiction aussi pour Ludwig en même temps. C’est bien pour ça que ça fait quatre ou cinq mois qu’on se chamaille.
Ludwig : il aurait jamais eu les roustons de faire bouger ses petits soldats contre la France ou l'Angleterre : certains diront, petit empereur, il a fait une guerre de lopette. Moi je dis que déjà, il a du mérite. Suffit de demander à un fribourgeois le nom des précédents empereurs. A part Gaia, je vois pas qui se rappelle de… Adala ou Banadora Borgia, je sais plus. Avec Genève, il amuse ses soldats qui en plus sont pas drôles du tout tellement ils sont muets. Et franchement, vu comme on est bon en bavardage, nous autres genevois, là, il nous prend pour des truites, Ludwig, à nous envoyer des carpes. Là, il fait une ânerie, parce que ça, j’oublierai pas. M’enfin à part cette énorme connerie digne d’une huitre, Ludwig est pas complètement manchot quand même. Il y en a ici qui disent que Ludwig déteste Genève, qu'il est helvètophobe, qu'il rêve Genève et conchie Genève toutes ses nuits et tous ses matins. C'est idiot. Ludwig ne peut qu'adorer Genève ! Genève vaincue ou Genève vainqueur, qu'importe : le règne de Ludwig Ier est désormais connu de la postérité comme celui de la guerre de Genève. Entre-nous, vu le dogme des frontières intangibles et comme ça traîne les sabots chez les prie-Dieux, dans l’arrière-ban comtois et le petit banc savoyard, on va vers la deux. Moi, à la place de l'empereur, je [...] nan, rien, je vais me faire engueuler par les copains si ça s'ébruite. Mais bon, comme souverain, de toute manière, si tu veux qu'on se souvienne de toi, soit tu construis un palais ou une bibliothèque, soit tu fais la guerre. Tu peux aussi avoir de nombreuses épouses, leur faire de nombreux enfants, entretenus avec les écus du royaume, qui avec un peu de chance, perpétueront ton souvenir. M’enfin c’est hasardeux. Ludwig a choisi la guerre, l’option la plus simple et la plus efficace. Pas d'accord ?

[...]

Sans les mains, là, si je te demande de te souvenir des rois de France depuis Levan III ? tu dis qui ? Allez ! A part Eusaias ? Je t’aide, ça commence par V et ça finit par onafred. Deux rois de guerre. Et toc.

[...]

D’aucun diront doctement qu’un duché, ça se gouverne comme une affaire : c’est propre sur la devanture, c’est bien rangé, c’est rentable et les employés sont polis. Ben nan ! Une affaire, oui, tu peux faire bien rangé, propre, tout ça. Mais un duché, nan : Qu’est-ce que tu fais des idiots ? Dans une affaire, tu les vires ! Et puis ils iront ensuite s’entasser sur les perrons des églises et des offices de charités. Même pas pour travailler en plus, ces fainéants ! Dans un duché, ben tu peux pas les virer. Ils sont là et t’as l’air bien couillon. Bon, si tu leur trouves une vague ascendance dans les Balkans, tu peux toujours leur refiler 300 écus et une charrette. Mais c’est franchement pas développement durable : dans un monde où monsieur Schmurtz mange du yaourt, l’été suivant, ils sont là de nouveau.

[...]

Un bon gouvernement c’en est un qui sait faire avec ses idiots. Ben Genève, c’est les idiots de l'Aristotélité : ils sont là et soit tu trouves un truc, soit tu l’as dans l’cul. Moi, j’appelle ça gérer la mixité sociale. N’est pas bon gouvernement qui veut, non plus.

[rp]Mardi 3 septembre 1461. Café du commerce, place des XII, Fribourg. [/rp]

- Vous avez vu, Herr Sewolt a pris le pouvoir à Luzern !
Un honorable négociant anonyme, vêtu à la genevoise, classe et ostentatoire, jette un œil sur la une de l'AAP, page régionale.
- Qui donc est ce quidam ?
- Je sais pas.
[...]
Vous avez lu, les cantons ont voté pour élire le conseil des XII
Poliment, l'anonyme partage l'attention du premier. Il jette un œil respectueux sur la une de l'AAP, page régionale. Oui, il y a deux une page régionale. C'est presque historique.
- Du tout voyons, pas Fribourg est-il écrit.
- Tiens, en effet, c'est cocasse remarque l'autre éberlué.
[...]
Pourquoi adonc selon vous ?
[...]
Ne serait-ce point la présence impromptue et inopportune du vieux genevois moustachu qui a déplu à l'avoyère Gaia ? N'y voit-elle point une hasardeuse provocation de plus à l'endroit d'un jeune empereur capricieux et colérique qui, mouvant silencieusement ses armées de carpes du Main, l'a déposé deux fois déjà ? Elle manifeste hautement ainsi son indignation à cette bien périlleuse bravade.
[...]
- Alors... Cette bouteille de lait [...]
- Arrêtez de vous ficher de moi, voyons ! C'est sérieux la politique !
[...]
- Vous connaissez Mdeesse ?
- Non
[...]
- Vous vous y entendez en tapis soleurois ?
- Non
- En jambon de luxe ?
- Non
[...]
- Adonc, résignez-vous monsieur, vous n'y comprendrez rien aux méandres de la politique fribourgeoise alors.

[rp]Bibliothèque de la diète. Une jeune étudiante helvète - non, ce n'est pas Izaac, le narrateur précise, des fois que - une jeune helvète blonde à forte poitrine, disais-je - le narrateur, hein, pas Izaac - dissimule sous son jupon un ouvrage qu'elle a pris à l'Index.  Adonc ! Leçon de mots : soyons concret, soyons IG. Izaac préciserait que Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt. Le narrateur, peut-être. L'auteur certainement pas. Tout de même. [/rp]

Citation :

[...]
Extrait du Gros Robert.

Citation :

destruction, nom féminin

Sens 1 Action de détruire, de démolir. Synonymes : annihilation, démolition, désolation, dévastation, éradication, extinction, holocauste, ravage, ruine, subversion

La CH est-elle détruite par des genferei égoïstes qui sacrifient le Bien Commun helvète au profit du petit plaisir solitaire d'une Genève en splendide isolement ? L'interrogation, légitime, agite le tout Berne - Atila en fait - depuis des lustres. Mais. Quels critères retenir ? Qu'est "démoli" ? qu'est "détruit" ? Là est tout le nœud de la question. Soyons grave, chiffré, IG.

1. L'inventaire du château ? Les écus ? Les mines ? La CH est-elle ruinée ? La CH ne connaît ni les taxes, ni les impôts, pourtant les duc-CAM-CAC-Bailli helvètes et impériaux d'occupation confirmeront que le "duché" CH est l'un des plus riches duchés des Royaumes et se remet en un mois d'un pillage alors que les duchés voisins sont en pleine déconfiture sans avoir été pillés. Le chiffre moyen de 50-90 000 écus en caisse est top secret et ne doit être dévoilé sous aucun prétexte.

2. Le nombre de village ? La CH est-elle détruite ? La CH a perdu 4 villages il y a 2 ans. Morat, Lausanne, Basel et Zürich (dont Lordhammer a été le maire historique pendant 3 ans et jusqu'à ce que, par manque d'habitants, les dieux décident de supprimer le village)

3. Le nombre d'habitants ? La CH est-elle dépeuplée ? En septembre 1461, Grandson : 88 habitants. Fribourg : 76. Soleure : 111. Genève : 232. Des chiffres, courbes et évolutions édifiants quand on les comparent à ceux de 1456.

4. La quantité des denrées disponibles sur les marchés du duché ? La CH est-elle dévastée ? no comment. Inutile d'en rajouter sur les valeurs qualitative et quantitative de l'offre sur le marché genevois.

5. Le nombre de voyageurs ayant envie de visiter le duché et d'y rester pour y fréquenter les tavernes, les halles et les habitants locaux ? La CH est-elle désolée ? no comment. Genève est un lieu de pèlerinage vers lequel 300 pèlerins - défenseurs et offenseurs réunis - et 50 amateurs de tournoi convergent tous les ans vers ses halles, gargotes et tavernes.

En conclusion, la CH est-elle "détruite" ? Peut-on affirmer sans peur du ridicule que Genève coule la CH ? non si l'on observe l'inventaire du château, pris, occupé et pillé deux fois entre janvier et juillet. Non plus si l'on observe la vitalité insufflée par Genève qui a su conserver un grand nombre d'habitants malgré la désolation qui vide les royaumes renaissants depuis 2 ans. Mais ce constat heureux doit être pondéré par de grandes destructions silencieuses qui ont touché tous les autres villages helvètes, en en vidant les habitants de manière assez remarquable pour que les dieux choisissent d'en supprimer 4.

.

Par dessus l'épaule de la jeune élève, l'ombre du monstre du Lac s'impose soudain. Sa respiration rauque racle le silence studieux de la basilique de la Connaissance. Izaac est là ! Et il n'est pas son père.Elle se pétrifie.

- Les raisons de cette sourde destruction sont à lire dans l'incapacité des genevois à éclairer certains des notables des 6 autres cantons et les politiques étriquées, népotiques et suicidaires d'une partie des édiles locaux. Femmes et hommes de clocher, condamnés à cela par une certaine incapacité à gérer la mixité sociale des "sédentaires" de duchés, qui sont la coque du navire, et "nomades" de duchés qui en sont les mats et les voiles. Ils scient ses mats et brulent ses voiles, s'obstinent à souffler sur la coque et se désolent que rien ne bouge ! Par cette étroitesse d'esprit, ils sabotent tout ce qui peut menacer de petits mondes moyenâgeux, de villages castrés-sur-motte à la souveraineté de papier, condamnés à disparaître alors qu'émergent de vastes puissances et Etats modernes capables eux, de mobiliser plusieurs centaines de gens. Ils sont des femmes et hommes, mandarins de potagers qui préfèrent la bèche au Bien Commun et qui espèrent que le silence de leurs pantoufles leur conservera l'oubli, la quiétude et le rectorat de l'Université. Pourtant ! D'entre Sion et Lausanne, la première, plus menue pourtant, survécut au grand chambardement des dieux. La seconde a pâti du silence assourdissant qui l'entourait. Et Sion fut sauvé des eaux. La leçon n'a pas été entendue ! La suissitude mandarine, aristocratique, neutre, condamne la CH à n'exister prospère qu'à l'ombre de la bienveillance des idiocraties voisines. Qu'un riverain souverain plus turbulent qu'un autre fronce les sourcils et réclame la fin du secret bancaire en rodomontades virils, et c'est au fond du lac que l'on attend que l'orage passe. La Puissance est un Devoir et [...]

Elle dort.

Là, ce sont les tripes qui sortent.

Izaac est verbeux, je trouve. Il étale en grosse couche, il beurre. En même temps, c'est ça marque de fabrique. Personnellement, je préfère Raoul, Maria et Aelig

Verbeux... C'est joli, il faudrait apprendre à Léamance ce mot.
Lorsqu'elle parle de moi, alors que j'écris beaucoup, elle dit que je suis chiant.
C'est moins joli.

[Le seul soucis avec tes textes longs, c'est que je bosse moins :p ]

'tain l'aut' il est vexé !

offre une miche à la farine complète à Cendres, pour lui appaiser ses aigreurs

Maria, c'est la plume qui virevolte le plus, avec grâce et élégance.

PS: du grand Izaac encore. Bravo. t'as relancé Atila pour 6 mois là.

Vexé... non... c'est joli verbeux c'est tout...
Tu sais que je t'apprécie énormément.

Molarde dans la tisane de Léa

Je pense qu'avec la surprise de ce soir, Atila, Lordhammer et Gaia seront relancé pour 2 ou 3 ans...

[rp]Café du commerce. Perron fribourgeois. Dernières Nouvelles de l'AAP. DNA pour les intimes.[/rp]

Citation :

10/09/1461 Révolte à Luzern ! Simon_demetz prend le pouvoir

Révolte à Luzern ! Simon_demetz prend le pouvoir.

Citation :

12/09/1461 Révolte à Genève ! Nicbur prend le pouvoir

Révolte à Genève ! Nicbur prend le pouvoir.

- Ce Simon Demetz, vous connaissez ?
- Non monsieur.
[...]
- Et ce Nicbur ?
- Vous ne connaissez pas monsieur Nicbur ?
[...]
- Le Nicbur ?
[...]
Celui des 13 travaux ?
L'autre acquiesce silencieusement. La seule chose qui arrive à la cheville de Nicbur, c'est sa chaussette.


soyons sobres et informatifs.

Le style de l'édifice était rayonnant ! La cathédrale dominait le centre de la ville médiévale de Fribourg. Elle était construite sur un éperon rocheux surplombant de 50 mètres la rivière Sarine, quand même, c'est sûr que ça faisait un beau piédestal. Bon, certes, depuis que le duc Berthold IV de Zahringen avait fondé la cité, il y avait trois siècles et demi à la louche, il devait y être passé 39 personnes, et demi si l'on comptait le pauvre hère unijambiste qui tendait son écuelle sur le perron. Ding ding ding, fit la pièce d'Izaac en tombant dans la gamelle en argent. Oui, en Suisse, les mendiants ont des gamelles en argent. Ding.
- Tenez mon brave.
Izaac, qui en avait, de la mémoire, reconnut dans le sourire bienheureux et édenté du guenillard, un vétéran des guerres genevoises.
- Vous étiez à Annecy, mon brave ?
- J'étais à Annecy ! répond le grognard avec les yeux illuminés de fierté.
[...]
La Grande Âme ! Celle des helvètes, unis dans la tranchée ! L'épreuve de la boue, cette camaraderie là abolissait toutes les différences sociales. Bourgeois de tous cantons ! Unissez-vous !
[...]
- C'est à droite, sous la statue de Sainte Gaia.
- Pardon Seigneur ?
- Izaac, tu es venu pour allumer un cierge, non ?
- Oui Seigneur.
Oui Izaac parle avec Dieu. Je sais, je sais...
- Et bien ils sont rangés à droite, près de la statue de Sainte Gaia.
[...]
-Merci Seigneur.
[...]
- C'est pas Sainte Marie Madeleine plutôt, Seigneur ?
- Ne sois pas mesquin Izaac.
[...]
- Ô Unique et Miséricordieux ! Ar-Rahmān ! Ar-Rahīm ! Toi qui procure la paix, le calme et la sérénité ! qui est supérieur à Ses créatures !  Créateur de toutes existences, vivantes ou bien mortes, mobiles ou figées ! qui pardonne ce qu'Il veut à qui Il veut ! Qui seul connait les clés du futur et l'inconnu, de par Sa connaissance et de par Sa sagesse ! qui destine les oppresseurs et les orgueilleux au rabaissement et au châtiment ! qui exauce les invocations de Ses créatures s'Il le veut et à qui Il veut ! qui [...]
[...]
Je te prie de bien vouloir bénir Luc et ses œuvres.
[...]
Seigneur ?
[...]
Seigneur ?
[...]
- Tu n'as pas dit les mots magiques.
- S'il Te plait Seigneur.

[rp]17 septembre 1461. Fribourg, entre chat et louve.[/rp]

Toc toc toc toc toc !
- Herr Izaac ! hurle le maréchausseur en tambourinant sur la porte de l'appartement de luxe acheté thaler genevois sur l'ongle par le très honorable conseiller-bourreau du conseil des XII.
- Was ? Qu'ouis-je ?
A Fribourg, on essaye d'apprendre l'allemand. Le schwyzerdutch devrait-on dire pour être plus juste.
Toc toc toc toc toc toc !
- Genfer Rauss ! Ausweisss bitte !
Comment peut-on faire confiance à un peuple qui dit bitte cent fois par jour, je vous le demande. Izaac, bonnet de nuit à pompon encore enfoncé sur le nez, moustaches en bacchantes parce qu'il est tôt - Si ! la midi, pour un vieux monsieur comme lui, c'est tôt. Deux coups de bottes plus loin, le maréchausseur fribourgeois colle l'Acte de Majesté sous le plus illustre nez poilu à l'Est du Rhône.

Citation :

16/09/1461 - procès opposant Izaac à la municipalité de Fribourg

Izaac est accusé de haute trahison.

Acte d'accusation
Est accusé de Haute Trahison en vers le canton souverain de Fribourg :

Izaac, genevois, a osé à se presenter aux elections municipales, alors que sa résidence est à Genève.
Il infracte donc la souveraineté fribourgeoise en essayant de prendre le controle de la ville.

Enplus, il ose à manipuler les cityoyens à ses propres buts ! Il essaie à prendre le dessus de Fribourg à ses propres but et inteterets genevois.
:

L'accusation était signée d'un G qui veut dire Gaia. Passionaria helvète, pourfendeuse des âmes sombres et des mandatophobes. Après avoir pillé la Franche Comté, fait la guerre au Béarn, fait d'Annecy le 12ème canton helvète défendu six fois les remparts de Genève, Izaac allait perdre sa tête une nouvelle fois. Haute Trahison ! Et la haute trahison, quand elle est fribourgeoise, elle tue.

- Ahh ahha ! Nicht rigoler maintenant ! Coquin de Genevois !
[...]
- Oups.

Citation :

Expéditeur : Le tribunal du Canton
Date d'envoi : 16/09/1461 - 23:30:54 - les pigeons sont méga précis en Helvétie. Il sont génétiquement modifiés avec des coucous.

Titre : Avis de plainte déposée à votre encontre
Par la présente, les autorités de police du canton de Fribourg vous signifient votre mise en accusation. Il vous est reproché notamment des faits de haute trahison. Votre procès commence dès aujourd'hui. Vous êtres prié de vous rendre au tribunal d'ici à deux jours ouvrables. Pendant la durée de l'instruction, vous resterez en liberté.

G.

[...]

Un silence mortel se fit entendre. ce qui n'est pas rien si l'on y réfléchit bien. Le procès qui se joue là, sous vos yeux aura peut-être sa place dans l’Histoire de l’Helvétie. Il a déjà sa place dans l’Histoire de notre temps.

La Vérité est toujours révolutionnaire !

Rendre à l’Helvétie son visage humain !

Pour l’heure, Izaac n’en menait pas large. Sorti du lit en robe de chambre, mules et bonnet de nuit, il était convoqué devant la justice fribourgeoise. Les mots s’entrechoquaient dans son esprit embrumé.

- Vous êtes ici pour avouer vos crimes ! Vous devez tout avouer ! Défense de vous asseoir ! Défense de rester immobile ! Marchez ! Marchez !

Nous sommes dans un bureau de quatre mètres sur cinq. Il y a une armoire grise avec des tiroirs à coulisses. Un écritoire à plume.

- Avouez ! Avouez-le !
[...]
La vie va être difficile, pour toi.

Un simple banc fléchit sous le poids des crimes qu’a commis ce vampire de la trahison ! Il faudrait que tous les citoyens puissent voir sa tête. Son immense édifice de crimes l’a enseveli sous son toit. C’est un homme mort. Aux chiens, une mort de chien ! Genfer Raus !

[...]

Izaac est sonné.

Et vous êtes toujours helvètes ? interroge l'autre, moqueur.
[...]
- C’est maintenant qu’on peut être Helvète ! proclame-t-Il avec fierté ! Plus je retourne à ces rivières et plus j'obéis à ton nom. Dans les profondeurs mes yeux, subsiste le cœur de l'aveu ! L'aveu de l'amour le plaisir inhumain ! L'aveu de l'amour le désir assassin ! L'aveu de l'amour : c'est l'encre de mes veines ! Helvétie je t’Aime !

Tribunal de Fribourg, 19 septembre de l’An de Grâce 1461 du petit Christos en pagne. J+3. Izaac semblait abattu ; Défait, cassé, fiévreux, hagard. Lui, la crinière ébouriffée sous le nez, péninsule, oblongue capsule, hanap, cap, orgueilleux appendice de hippocampelephantocamélos, immobile déjà, semblait s'enfoncer de plus en plus dans cette immobilité rigide, à mesure que la femme, venue pour le punir, le regardait; et - comme les chats à la lumière qui les éblouit - sans que sa tête bougeât d'une ligne, sans que la fine extrémité de sa moustache, seulement, frémît, après avoir clignoté quelque temps, et comme n'en pouvant pas supporter davantage, rentra lentement, sous les coulisses tirées de ses paupières*. Il se claquemurait.

- Anticonstitutionnellement ! Invoquait furieuse la Triste Sire impétrant !

- Donaudampfschiffahrtsgesellschaftskapitänsmütze ! plaidait-il penaud, en son triste sort empêtré.

Contrairement aux apparences néanmoins, au petit jeu des gros mots, le boutiquier l’emportait toujours sur le vagabond.

* copyright à l'auteur

[rp]Cour de Justice de Fribourg, J+5. A l’ombre, Izaac Dusalève, petit bourgeois de qualité, se tripote le chapelet en ruminant sa chabada. ašhadu an lâ ilâha illa-llâh, wa-ašhadu anna aristote, christos u averroës rasûlu-llâh. En langue vulgaire, ça donne "Il n’y a de dieu que Dieu et le ACA sont ses prophètes". L’Eglise de Rome chaffouinait sur le chiffre trois, m’enfin quand même, le bon sens populaire ne soulignait-il pas que "jamais deux sans trois". Bref, soit l’Eglise de Rome se mettait le goupillon bien profond en réfutant la Trinité, soit le bon sens populaire faisait défaut. Mais enfin passons, là n'est point le sujet.[/rp]

- Ô Ciel! Ô disgrâce imprévue! Ô misérable et pauvre Izaac, que feras-tu ? se lamentait-il – Izaac - Puis, jetant un œil sur le champenois – Avec Atila, c’est toujours Champagne - Mais que dit-il là de moi, avec ce visage affligé ? Un autre œil vers la greffe. -N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le Juge ?
- Qu’y a-t-il Izaac ? Sa Voix est un silence qui vient de l’Intérieur : pour ceux qui l’ignore encore, Izaac s’entretient souvent avec l’Unique.
- Où pourrai-je le rencontrer, pour lui dire mon infortune ? Il faut qu'il soit caché en quelque endroit qu'on ne puisse point deviner. Que diable suis-je aller faire dans cette galère Seigneur ?
[…]
Même Dieu, des fois, il se lasse des élucubrations d’Izaac, faut pas croire.
[…]

- Êtes-vous Izaac Dusalève le genevois ? La voix là vient de l'extérieur.
- Dusalève Izaac, six pieds trois pouces. Cent cinquante-deux livres sans bretelle le matin mais je ne me suis pas pesé depuis mon service militaire. Genevois de cœur , fribourgeois d’appartement, helvète, aristotélicien et sujet du Ciel depuis Le 10 août 1460, mais j’en ai été expulsé. Titus m’a dit qu’en fait, avec les pestes d’en ce moment, ici-bas, ils n’ont plus assez de logements Là-Haut. Alors ils renvoient les gens comme moi et ne gardent que les gens qui s’ennuient mortellement. Pour ces trois dernières qualités, - on notera que là encore, le compte fait Trois, si ça c'est pas un signe, n'empêche ! Hein ! - je suis confus, monsieur, mais je suis dans l’incapacité de vous fournir le document administratif afférent. Mon père était Ibraham, éminent spinoziste de province. Il est venu en Helvétie fuyant un pogrom de bord de Saône. Fourreur de son état. Il est mort il a bien longtemps, assassiné à Lyon par un client mécontent. On n’a retrouvé que sa tête au fond du streimel invendu. Maman, quant à elle […]
- Adresse ?
La question qui tue et Izaac est navré.
- Laquelle vous voulez ? l’Ermitage sur le Salève, le presbytère de l’église sainte Pierrette, place PetitCed à Genève, là, je squatte, j’avoue, j’ai pas de bail à mon nom. Mais c’est souvent libre et j’ai pas envie que ça se dégrade. - penser à arroser les géraniums - J’ai aussi une garçonnière à l’hôtel des camelots ambuleurs quai Fernand ou quai de l’Hydre, je ne sais plus. C'est à Genève. C’est menu mais coquet. 152 coudes carré au sol et une muletière pour Inge, Ingeburge, c'est ma mule, on a fait l'Aragon et le Béarn ensemble, je l'aime beaucoup. J’ai également acquis un charmant appartement ici à Fribourg. La villa les mimosas, boulevard Nekroman à Fribourg pour quand je siège aux XII. Comme il y a de la place, j’ai vu large : c’est un véritable bijou, un coup de cœur ! Une maison de maître sur quatre niveaux avec un jardin soleurois jusque sur la Sarine. J’ai même un ponton privé pour les foncets des amis. Sinon, j’ai aussi une place à la droite du Seigneur, il paraît.

[rp]26 septembre 1461. L'Armée "Entlebucher Landesbanner" commandée par Rob_roy était aux portes de la ville.[/rp]

Citation :

Expéditeur : Monsieur le Maire
Date d'envoi : 26/09/1461 - 04:56:00
Titre : Alarme !! Tous à la défense !!
Fribourgeois et Hevètes Fidèles !!!

A nouveau, une armée non autorisée et connue pour semer la discorde, se trouve à nos portes !
L'armée de Rob Roy est venue sans autorisation sur notre territoire et son commandant est connu d'avoir trahi la confédération ainsi que Luzern !
Notre liberté est en danger !!

Je vous appelle donc tous à la défense cette nuit jusqu'à nouvel ordre !

Rassemblez vous dans les lances, groupes armés ou defendez individuellement !
Nous avons besoin de chacun de vous pour défendre notre ville !

Les intentions de ce brigand Rob Roy sont connues : il veut le conseil et la capitale !

Je vous appelle donc tous, de laisser vos champs, vos études pour défendre ensemble notre ville !!

Si vous avez des soucis à vous nourrir, écrivez moi ! On trouvera une solution !

Pour Fribourg libre ! Pour la confédération !

Gaia
Avoyère de Fribourg

[rp]Qui donc était ce quidam ? Rob_Roy ? De fait, un lucernois. Un condottiere bourbine qui parlait le schwizerdütch. Triumvir du canton d'outre Sarine avec le capitaine Cunor et Dame Anna_Laura, il avait présidé à la destinée de celui-ci ces quatre ou cinq dernières années jusqu'à récemment. Il faut dire que récemment, une bande noire impériale et germanique dirigée par un routier au doux nom de Döner_Demetz ou quelque chose comme ça - la chronique est lacunaire et retient rarement les noms des vilains - avait sailli le petit village alpestre. Après leur départ, la mairie était restée vacante quelques jours, le temps qu'un soleuro-lucernois - on notera que le canton de résidence, chez les helvètes qui parlent schwyzerdütch est une notion beaucoup plus vague que chez les fribourgeois antédiluviens - Herr Ingwe, fut élu le 23 et - la chronique en est certaine - n'était pas, lui, genevois, qualité rédhibitoire en matière d'helvétitude. Le Triumvirat apprécia mollement d'être mis au ban de la confédération et dépossédé d'un patrimoine qu'il administrait depuis toujours. Qualité elle, commune à l'Helvétitude de fond de vallée. Il faut dire que le contentieux avec les XII et l'avoyère de Fribourg datait d'une sombre histoire de mandat boiteux non rendu en temps voulu à la CAC de l'époque - Madame Gaia alors genevoise - par le Triumvirat brusquement excédé par un impératif qui selon eux ne se justifiait pas. S'en était suivi une brouille de six mois entre les 19 lucernois qui votaient encore, le triumvirat et la CAC-avoyo-procuro-juge de Fribourg-le-Canton-incarnation abominable du Centralisme Duodécimain fribernois.

Plume suspendue, le chroniqueur est songeur.  Une genevoise de Fribourg peut-elle comme un lucernois de Soleure se présenter devant le suffrage populaire ? Identités Helvètes, identités meurtrières, il y aurait un essai à écrire sur le sujet. En attendant la transformation, Rob_Roy de Lucerne déambulait sous les remparts de la cité-hôte des XII et Madame promènait à l´aube les preuves de ses insomnies.[/rp]

[rp]Vendredi 27 septembre de l'An de Grâce 1461 de notre seigneur petit christos en pagne. Fribourg, nombril de l'Aristotélité.[/rp]

- Il est encore là ?
- Oui, il est là.
Le grand et le petit* regardent l'oriflamme de l'Entlebucher Landesbanner du condottiere bourbine. Le petit se gratte la tête.
- Avant hier, il était à Soleure. Hier, il arrive. Il plante son tref et il attend. Il vient faire quoi ce bougre de lucernois.
- Il attend peut-être le renfort des lapin-garous ?
[...]
Brusquement interdit, le petit regarde le grand. Il y a toujours un doute sur la matière de l'humour fribourgeois. Il s'esclaffe brusquement.
- t'es con !
- Ben quoi ?
Trois lances fribourgeoises, armées jusqu'aux dents, dépassent des remparts. Quatre têtes par lances se bousculent entre les créneaux. Grognements virils et cors des alpes fribourgeoises répondent aux grognements virils et cors des alpes lucernoises.

Citation :

l' Armée "Entlebucher Landesbanner" commandée par Rob_roy est aux portes de la ville

* : ceux qui suivent auront reconnu les deux célèbres gardes suisses du perron du château des XII.

[rp]Samedi 28 septembre de l'An de Grâce 1461 de notre seigneur petit christos en pagne. Dernières nouvelles de Fribourg, nombril de l'Aristotélité.[/rp]

Citation :

Armée "Solothurner Freiheit" commandée par David est aux portes de la ville

- Ce sont des gens de Soleure, ça, non ? Ils sont où les Lucernois ?
[...]
T'as entendu des combats cette nuit ?
[...]
- 'Sais pas. Je suis Garde Suisse du conseil des XII pas madame Irma !

Vu de l'extérieur, la Confédération Helvétique est hermétique. Vu de l'intérieur aussi d'ailleurs.

[rp]13 octobre 1461. La vie est un long fleuve tranquille.[/rp]

Citation :

13/10/1461 Révolte à Fribourg ! Albert prend le pouvoir

Révolte à Fribourg ! Albert prend le pouvoir.

Citation :

Expéditeur : Monsieur le Maire
Date d'envoi : 13/10/1461 - 11:36:47
Titre : Explication
Bien le bonjour mes chères amis,

Sans doute qu'en vous levant ce matin, vous avez sans doute été étonné de me voir à la place de dame Gaïa au poste d'avoyer.
Rassurez vous, je n'ai nullement l'intention de piller la ville pour mon profit personnel, mais je suis là à la demande de notre avoyère. Effectivement, suite à un problème indépendant de sa volonté, elle n'est plus en possibilité d'assurer sa fonction (problème HRP) et m'a donc demander de la remplacer le temps de gérer la prochaine éléction. A moins qu'elle puisse revenir entre 2.

Alors revoici le retour du vieux Albert de remplacement.
Bon je ne vais pas arrêter là ma petit explication. Mais que cela serve aussi au bien de notre ville.

Donc voici le petit sermon du dimanche^^

Je tiens à vous faire remarquer que notre ville se meurt de jours en jours. Et cela est plutôt navrant. Je demande donc à Fribourg de se réveiller en se donnant un bon coup de pied aux fesses. Car il faut se bouger pour donner un peu de vie à la ville. Passer donc un peu en taverne, en avoyerie, contactez vous, montrez que vous existez. Bref dites moi que vous existez.
Comment faire revenir du monde dans notre ville si nous même ne montrons pas l'exemple?
Je vous le demande. Moi même je ne suis pas en état de grâce. Mais j'essaie de m'activer encore un peu malgré tout pour le bien de la communauté. Alors rejoignez moi, rejoignez nous!

Il faut aussi pensez que la ville, c'est une économie! Qui dit économie dit marché, mais aussi marchandises. Et donc, il faut ajuste l'offre à la demande. Je sais que l'appât du gain est plus fort que tout, mais pensez donc à aidez les plus jeunes. La vie n'est pas des plus simples. J'en appel à la générosité des plus anciens. Rappelez vous de votre jeunesse, de toutes l'aides que vous avez reçu à votre arrivée dans les royaumes. C'est donc le moment de rendre la monnaie. Je ne parle pas que d'argent, mais bel et bien d'accueillir, de soutenir, de guider et surtout de donner envie au autre de partager un peu de temps avec nous. Ce n'est pas avec 2 ou 3 personnes que nous y arriverons, hélas.
Pour en revenir au marché, je vous demande d'ajuster les prix au plus juste. de ne pas étouffer le marché d'une trop grande quantité de marchandise. Vendez peu, mais vendez souvent. Cela aide les plus faible en leur laissant une chance de vendre leurs produits.
ouvrez donc aussi l'oeil en regardant si des articles manques. Par exemple: des couteaux, des sceaux cerclés, de la nourriture, des habits.
Cela est utile pour toutes nos professions. J'en appel donc à l'auto gestion de la communauté pour le bien de la ville.

Et pour finir, la ville à besoin de vivre bon marché (maïs, pains urgent, ou même légume et viande) pour entretenir les menus bon marché à la taverne municipale. Donc si vous en avez, faites le moi savoir. la situation devient critique.
Merci d'avance

Bref je vais me répéter mais pensez plutôt au plaisir de jouer qu'à l'appât du gain.

Si vous avez des problèmes ou avez envie de vous réveillez, contacter moi.

Albert Einstein de Gruyère
Avoyer par intérim 2 le retour

Izaac en aurait été presque ému. Lui, un ami... Un cher ami même, disait monsieur Albert. Juste le temps de dépiauter son pigeon, raisin après raisin, de faire une petite génuflexion à l'église Saint Nico qui n'avait rien à voir avec le roi de France, puis, la sieste... Merveilleuse torpeur à la lumière automnale d'octobre sur la Sarine. Saison de brume et de moelleuse abondance, Proche parente du soleil qui dore ; Conspirant avec lui à charger et à combler De fruits les vignes qui courent le long des toits de chaume ; A courber sous le poids des pommes les arbres moussus du cottage, A mûrir jusqu'au cœur tous les fruits ; A grossir les courges [...] La CoUrGe* ! Izaac, pantin de Dieu, se redressa subitement et l'étoffe glissa à ses pieds. Genève's Back ! Et ça saignait. Le roi de Lotharingie, le comte de Genève, le hochmeister teutonique, d'autres encore, il avait lu le dernière édition de Gal'AAP. Genève s'Back, avec ses immigrés, ses têtes de pioches, ses beffrois à sica aux pinacles, ses routiers pas sympas, ses légions d'enquiquineurs plus ou moins clandestins, ses naufrages et ses triomphes. La cité de Dieu sur Terre ! Izaac Dusalève, djihadiste des alpages à la retraite, vieux XII et bourreau, rajusta la châle qui lui couvrait les genoux. La douce et jeune Hilda, tira doucement le voilage pour dissimuler le visage parcheminé à l'appétit du Soleil. La chope fumait : la tisane de reine des prés avait le goût doucereux des sucres lents. Fribourg, cœur paisible de la Suisse primitive, Fribourg avait su conserver un ensemble médiéval unique dans l'Aristotélité. Cet ensemble comprenait des églises, des monuments publics, des fontaines de Geiler et Gieng et, surtout, ses 22 maisons bourgeoises formant une Vieille-Ville bien conservée dans un site pittoresque et tourmenté, surplombant la profonde vallée de la "Sarine".

Citation :

Fribourg, Population : 80
La prochaine élection municipale
aura lieu dans 6 jours.
Vous pouvez vous présenter à l'élection
(il vous en coûtera 50 écus de frais)
Il n'y aucun candidat

Vous pouvez vous présenter à l'élection.

- Hilda, mon petit, vous n'auriez pas parmi vos connaissances, une sorte de gigantesque fribourgeois, un bel homme qu'on respecterait immédiatement, le charisme incarné avec une immense hache ? Disponible le temps d'une campagne électorale ? Pour m'accompagner faire la visite des marchés ? Des fois que [...]

Django ? Django, vous dites ?

[...]

Il est Fribourgeois-vieille-vigne-grand-Cru, votre Django ? Vous êtes sûre qu'il fera bien couleur-locale ?

* : Communauté Urbaine de Genève.

Avoyerie de Genève, 27 octobre 1461.

- Monsieur Lemansky, dans la CoUrGe, il y a des élections tous les deux mois.

Citation :

La prochaine élection des membres du Conseil
aura lieu dans 6 jours.

Listes candidates :
Tagsatzung/Diète (TS/Diète) (Megumi, David, Lazarus2, Gyllaume, Grandson 1, Fribourg 1, Felicitas_schneider, Klumpito, Jorina_serena, Cassis, Grandson 2, Fribourg 2) - LISTE INCOMPLETE - FONDS INSUFFISANTS

Contrairement au reste de l'Aristotélité, chez nous, il n'y a que les maires qui ont le droit de vote. Et les chevaux des maires aussi (un maire de Soleure, à cheval, compte deux, par exemple). Actuellement, il y a une liste, proposée par la Landegemeindegeburg de Schwyz, Frau Megumi. Et comme là-bas, ils ont décidé que Genève faisait chier, ils n'entendent pas que des genevois participent au nouveau conseil des XII. Frau Megumi a donc proposé deux places par canton, sauf à nous. Fribourg et Grandson n'ont pas encore répondu. Sion-la-révoltée cautionne la liste en proposant monsieur Gyllaume et madame Cassis.

Pour le moment, le gouvernement genevois n'a pas réagi.

Quoi dire, me demanderez-vous ? Que faire ? Soit on s'aplatit, soit on expose clairement qu'à la moindre emmerde - refus d'un agrément militaire technique, entorse à la souveraineté judiciaire de Genève, bidouillage des mandats quotas et j'en passe - qu'on nous fera, on brule et on pille tout en commençant par les cantons qui participent à cette "punition de Genève". Déjà qu'on a torché Ludwig, on va quand même pas s'emmerder à être poli avec deux cantons bourbines qui comptent 160 guignols à tout casser, à deux. On peut bavarder aussi. Cela occupe.

Personnellement, étant actuellement fribourgeois d'appartement, je ne l'ouvre pas pour Genève. La place aux jeunes.

- Envoyez quelques porte-couleuvrines et bouledogues genevois pour la rodomontade fribernoise, m'sieur. Si cela ne suit pas, envoyez l'armée.

Genève regorge de grandes gueules et de soldats qui ont des fourmis à la hallebarde. Faut profiter.


Si je puis me permettre, des "gens de chaque canton", c'est le principe affiché par la liste de Megumi. Principe stupide dans la mesure où il ne s'agit pas de se partager les strapontins mais bien de servir au mieux les 7 cantons sans en privilégier aucun. C'est en tout cas l'argumentaire de mesdames Tofy et Aurea.

Si je puis encore me permettre, les sedunois dont vous parlez, monsieur l'avoyer, sont ceux qui figurent sur la liste de Megumi.

Franchement, le plus efficace, c'est une bonne trempe. Mon papa disait souvent qu'il y a des carreaux d'arbalète qui se perdent.. Là, il est temps d'établir la démocratie en CH : une CoUrGe où un homme vaut une voix. Genève compte plus de 200 habitants et deux cantons de moins de 160 guignols à eux deux nous chient sur la gueule. On va se laisser faire encore ? On nous cherche, faut savoir que Ludwig était pas un privilégié : on peut aussi filer des tartes à nos frères et sœurs confédérés.

A Soleure, on sait faire des tapis ? ben transformons ce canton en manufacture textile à 12 écus la journée. Ils sont mesquins et ont des petits doigts ? Très bien, c'est mieux pour la qualité des nœuds. A Schwyz on fait du fromage ? Très bien aussi. Un petit gouvernement militaire genevois fera le plus grand bien pour dynamiser leur production au delà de Fribourg. Ils nous diront merci quand on vendra leur vache qui rigole dans nos comptoirs de Montpellier et Barcelone.

- On se fiche le doigt bien profond. La liste présentée est pragmatique : son but est d'empêcher des genevois d'être aux postes jugés clés. Une liste concurrente va juste confirmer ce fait. On aura deux genevois aux XII, on sera content, on se fera des bisous tellement on sera heureux d'avoir échappé aux gros mots ultimes et belliqueux et les postes clés seront dans les pattes de ceux qui souhaitent nous écarter.

Qu'on ne se méprenne pas sur mon point de vue : l'esprit de clocher, très peu pour moi. Il n'y a pas plus mauvaise raison de se battre que le nationalisme construit sur le hasard d'une Naissance. C'est étroit, intégriste, xénophobe et stérile. Je suis sujet du Ciel ici-bas. Je me fiche de la CH Eternelle comme de l'an 56, je suis Universaliste, aristotélicien réformé de confession genevoise, sicaire et j'exècre ceux qui me mettent de la fondue sous les sabots lorsque je bosse pour éviter de voir ma cité mourir comme Zurich jadis. Nous sommes personnellement dépositaires de la Création. Le boulot s'impose à chacun, donc - Quand l’Église romaine et les noblesses de prie-Dieu nous enseignent la délégation dans la Soumission à leur légitime Autorité. Les diplomates qui diplomatisent, les hommes de guerre qui font la guerre, ce sont des oppositions bonnes pour les français ou les petits enfants. Quand on fait un boulot : on a un objectif, on se donne les moyens de l'atteindre, par le bavardage éventuellement, la pédagogie de la répétition plus surement et les torgnoles en dernier recours à moins que ce soit drôle. Là, ça fait 5 ans qu'on essaye d'expliquer que notre gouvernance de ces 5 ans est la seule et unique raison pour laquelle Genève compte encore 200 habitants alors qu'ailleurs, ça végète à 100 et moins.

Là, faire une liste pour la nique, c'est juste se retrouver 11 et 12ème au XII quand on a besoin d'un CAM, d'un CAC, d'un bailli, d'un capitaine et d'un juge pour faire le job. Faire le guignol en fond de XII, juste pour pouvoir dire aux bourbines et autres croque-morts de la CH, nananère, vous nous avez pas mis au placard... très peu pour moi.

Entre-vous et moi, Aurea ne souhaite pas mener une liste de concorde confédérée. Du tout, du tout. Là, j'imagine même qu'elle serait ravie d'enfiler les espalières et la cuirasse. Mais notre Athéna de Sion manque de soldats pour la suivre.

Nous avons mis deux bonnes années avant de mêler, à Genève, les différents intérêts. Même monsieur Schmurtz ou mademoiselle Notwen ont fini par se laisser séduire et trouver leur compte dans les histoires que nous écrivons et nous, nous pratiquons la gestion notwenesque du marché. Depuis mon mandat puis celui de Cromwell, au début de l'année, nous nous mêlons davantage des affaires de la CH en réclamant le droit à l'agrément militaire technique. Cela bouscule tous les autres cantons, je le comprends. Les griefs de Schwyz sont légitimes, tout comme notre envie de ne pas nous laisser enfermer dans une gouvernance "paisible" comme partout ailleurs. C'est le seul remède que nous ayons trouvé pour ne pas voir la population de Genève sombrer. Les dieux ont sucré la possibilité de piller les capitales en bandes pour privilégier la guerre en armées : ils ont bouleversé les anciens équilibres. Pour survivre au milieu de la Peste, il n'y a pas 13 solutions : l'immigration, les armées, le tournoi de "brigandage" - pour l'apprentissage des fondamentaux -, la Réformation de l'Aristotélité - parce que sinon, nous ne serions que de vulgaires et insipides brigands qui emmerdent le monde - et de l'affirmation d'une République urbaine souveraine - parce que dans notre monde smole iz bioutifoule -, quand ailleurs; la Vie on ne la voit que lors de chevauchées de quelques éphémères compagnies d'écorcheurs sans foi ni loi, brillantes le temps de vie de leur capitaine, mais parfaitement ingérables et qui ne passent jamais l'âge de Raison.

Nos édiles débiles et étroits ne sont même pas fichus de prendre bouche avec les Italiens et les Allemands - dont ils parlent la langue - qui étouffent dans leur part d'Empire, pour leur offrir nos libertés dans nos cantons... Non, au lieu de cela on veut rester entre-soi, on se désole de voir les silences pesants et les inerties, on se dit que c'est fichu, qu'on ne saura jamais réveiller les morts vivants de fond de potager de chez soi,  mais surtout, surtout ! Jamais Ô grand jamais, que rien ne bouge. Le risque, en poursuivant la gouvernance "paisible", c'est de se voir bouffer tout cru comme le duché de Normandie. Le risque, c'est encore de voir la foule d'italiens venir faire de la CH leur terrain de jeu comme nous avons fait de la FC ou de la Savoie, le notre.

Nos frères et sœurs confédérés voudraient que nous adoptions les règles de gouvernement qui coulent l'Aristotélité partout ailleurs. Et on va leur dire quoi à nos croque-morts ? Merci pour le cercueil ?

- Monsieur Antoine, la solution du fainéant qui est souvent la mienne pourrait être de faire dire officiellement ou non, par monsieur Abbeglen qui est notre consul là-bas, le consistoire est juge, à madame Megumi, "Vous êtes gentille, mon petit, votre machin, c'est trop mignon. Maintenant, vous voudrez bien faire la place qui convient aux genevois qui représentent un tiers de la confédération - 200 habitants sur 600 - soit 4 places sur la liste. Soit vous partagez gentiment au prorata indiqué parce que nous sommes honnêtes, démocrates et généreux, soit on prend tout par l'armée. Bisous"

- C'est bien d'actes dont je parlais, monsieur Fatuus. J'ai invité à la création d'une liste il y a plus d'une semaine, du côté de là ou cela se passe. Aurea et Atomlik que je sollicitais ont refusé poliment. Plus rien ne bougeait depuis, et Sion et Fribourg se sont rallié à la liste des bourbines. Il n'y a plus  d'espace pour une liste concurrente. Elle aurait eu sa place si Sion et Fribourg n'avait pas rallié Megumi. Je crains que l'idée qu'il existe un peuple élu, les helvètes, qui devrait être préservé avant toute autre chose, des divisions, des malheurs d'une sorte de guerre civile, nous voile la vérité en face. L'Aristotélité a changé : et on souhaite nous imposer la gouvernance qui mène entre quatre planches. J'aime bien votre ardeur, monsieur Fatuus, mais là, vous mouillez la chemise en vain. Une liste concurrente ne pouvait être qu'un outil de négociation pour ramener les bourbines à la table du banquet. Là, c'est râpé : on aura 2 sièges au grand maximum, alors qu'avec du temps, Grandson, Fribourg et Sion, on échappait au Diktat. Il me semble qu'il faut user d'autres armes, et être parfaitement franc du collier. On le doit bien à ces schwyzois qui ne nous aiment pas et nous le disent en face. Il reste juste assez de jours pour que Megumi entende notre parole : Genève pèse 200 habitants pour les 600 et des brouettes que compte la CH, on est démocratique, on ne réclame pas plus que le tiers des places aux XII. Si en face, on fait l'autocrate en nous excluant, on prévient cordialement et poliment : on va vous foutre la tronche en sang et on garde tout le conseil pour nous. C'est pas de la parlote, c'est du concret.

A défaut, on ignore et on fait comme on a toujours fait. Et si par hasard, le nouveau système Duodécimal nous cherche des poux dans les 2 mois qui viennent, en refusant un agrément militaire technique ou en bidouillant les quotas et autres mandats de redistribution, ben, on leur fout sur la tronche.

M'enfin bon, moi, je préfère la 1. C'est plus honnête et moins méprisant. On est clair : le lévrier alémanique nous aboie dessus, on lui dit "coucouche panier les pattes en rond" et s'il continue, on lui fiche sa trempe. Mais au moins, il aura été prévenu. Après, c'est sûr, le lévrier alémanique, il file doux et il respecte la force de la démocratie.

22 octobre 1461. Perron de la Diète. Grandes portes closes.
 
- Alors ?
Nos deux gardes suisses scrutent par le trou de la serrure. Le petit est presque à genoux, l'autre est[...] derrière. Il s'interroge.
 
- Alors ??
- C'est une fille !
[...]
- Pffff ! T'es con ! Alors, dis, on a un nouveau Conseil ?
- Fumée blanche, oui. Fumée noire, non. Là, c'est gris.
 
L'Histoire enseigne, il parait. L'Histoire questionne surtout. Rome a cela de commun avec la Suisse, sa tradition du secret. Du Conclave romain ou du Conclave des XII, lequel est l'œuf, lequel est la poule ?