Forum associé au jeu les royaumes renaissants. Les joueurs sont des copains, les personnages peuvent être ennemis. La Réforme, L'ordre du Tau Renversé et La Présipauté sont des groupes totalement distincts. |
|
| [JdR] Le carnet d'Izaac | |
|
+16Khonsou kartouche le magnifique Leamance maria_paz Raoul Luc la misère Jehane Aelig Esclandres Madame tatoumi Meliandulys Oce6 Massy Kirkwood iZaac 20 participants | |
Auteur | Message |
---|
iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Ballade des genevois Dim 12 Déc 2010 - 23:43 | |
| [Sur la route de Chambéry. Où tous les loups sont gris et les genevois propres]
Frères humains, qui après nous vivez, N'ayez les coeurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis. Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s'en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Izaac, six pieds trois pouces, cent cinquante livres tout mouillé, faisait les cents pas. Sec dans sa vieille cuirasse, il ruminait les vers du brave Villon qu'il avait appris jadis devant un gibet bourguignon. Oeil sombre, manteau serré au cou. C'est qu'il faisait froid sur les routes savoyardes.
Chambéry ! Dis Seigneur, pourquoi faut-il qu'avec ces gens là, on soit toujours à devoir polir la hallebarde et jouer du tambour ! Va-t-en leur causer de la convention de Genève sur les prisonniers de guerre, tiens ! Ils sont aussi obtus que les oies pourprées de la basilique Saint Titus, les caparaçonnés des âges moyens moyens !
Izaac, qu'y-a-t-il de mieux dans la vie ?
Ecraser ses ennemis ! Les voir mourir devant soi ! Et entendre les lamentation de leur femmes !
Izaac !
Mais nan, j'déconne Seigneur ! N'empêche, faut qu'ils arrêtent de prendre les enfants de Genève pour des canards sauvages, nom de Toi ! | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Lun 13 Déc 2010 - 10:52 | |
| [Orbis, plaine des Fins, sous Annecy-le-Neuf. Second jour de la guerre de Savoie. Où l'on voit que les remparts d'Annecy sont hauts et le capitaine Pygaer, un homme courageux, on doit le concéder]
Avant prime, les suisses avaient lancé leurs forces contre la poterne nord de la cité du genevois. L'oriflamme de la compagnie du faucon flottait toujours sur la tour qu'Izaac observait, les bottes dans le Thiou. L'eau était fraîche mais le cuir épais. De là, on voyait presque la maison forte de l'évêque de Genève, sur la petite île au milieu du ru alpin qui traversait la cité et se jetait paresseusement dans le lac.
Par les saints p'tits couillons d'Eugène, c'est pas ce soir qu'on dormira au sec !
En deçà, on ramenait le comte de Béarn sur une civière. L'avoyère allait gueuler, c'était sûr... Je vous passe les détails graveleux, mais le comte régent Barkus de Béarn et l'avoyère de la république de Genève, disons qu'ils fricottent un peu. D'habitude, elle aimait sa bosse, au comte... Mais là... le brave fantassin savoyard, plus erectus qu'habilis il faut dire, coincé sur son créneau, l'avait bosselé à la masse d'arme, le comte régent. Eparpillé façon peuzle comme disent les bourbines.
Z'avez mal quand je mets le doigt là, monsieur Barkus ?
Sourire crispé. On allait pas insister davantage ce matin. Le médicastre de Kirkwood s'approchait déjà avec sa liqueur d'urine lusitanienne. Ca soigne tout, cette chose là, c'est incroyable. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Lun 13 Déc 2010 - 13:49 | |
| - Zarathoustra a écrit:
- [Annecy, rempart nord, huitième créneau en partant de la tour de gauche, compagnie "Mon poing dans ta gueule", seizième barreau de l'échelle, à l'heure ou on se les pèle]
Avancez, par les babouches d'Averroes, avancez!
Zarathoustra soufflait dans ses mains, qu'il avait gercées, à cause de l'eau qui était froide, et à cause qu'il avait tenté de jouer son tour de vaisselle avec Petitfrère, et celui-ci n'avait pas très bien compris les règles de "Pile je gagne, face tu perds". Il ne s'était d'ailleurs pas risqué a expliquer les subtilités du Chi Fou Mi à l'Aquitaine.
C'est bon, poussez-pas en bas!
Zarathoustra ne pouvait pas voir ce qu'il se passait en haut: son casque, un peu trop grand, tombait à chaque fois qu'il levait la tête. Alors, il était dans l'expectative, ne pouvant qu'invectiver ceux qu'il suivait, et râler sur ceux qui le précédaient. Et voir choir des remparts les corps inertes en faisant des bruits de mou.
Splof.
Ah, celui-là il est des nôtres. Seigneur, veille sur tes combattants, et les fais guérir promptement.
Splof.
Ça, par contre, c'est à eux. Seigneur, pardonne nos ennemis, la confusion trouble leurs cœurs et leurs esprits. Mais donne-leur quand même 45 jours de brancards, pour leur laisser le temps de réfléchir un peu. Un pauvre jeunot, quand même, si c'est pas triste. Z'ont pas honte de les laisser partir au casse-pipe?
Zarathoustra en était là de ses vitupérations quand on sonna la retraite. Il pesta fort. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Lun 13 Déc 2010 - 16:54 | |
| [Première compagnie, première cohorte, premier manipule, faubourg d'Annecy]
(((((Braouuuuummmm)))))
Qu'est-ce que c'était, ça ?
Le sol tremblait, la chaume volait, la bassecour piaillait. Le saladier enfoncé jusqu'aux oreilles, Izaac lève la truffe et talonne.
Hop hop ! Inge, on avance !
La mule s'était pourtant pétrifiée sur place.
(((((((Braaaaooooum))))))
Tagadamos Inge ! Allez comme à Jaca ! C'est les Alpes mon petit, c'est pas les Pyrénées, mais c'est beau quand même ! Avance, nom d'Deos !
Pour ceux qui connaissent pas, Inge, c'est Ingeburge, la fière monture d'Izaac depuis la campagne de Béarn. Rossinante à la robe baie. Une belle bête quand même. Bornée, mais attachante. Comme quoi, tous les genevois ne chevauchent pas des lions ailés qui crachent du feu et déchirent les entrailles, ça c'est juste des histoires que les parents racontent à leurs bambins pour leur faire peur quand ils ne terminent pas le brouet. Et les curés à leurs ouailles, mais bon ça, on ne saura jamais pourquoi.
((((((((Brrrraaaaaoum))))))
A la bombarde Schwyzoise, la Quatrième précédait la Première, juste devant la chapelle saint machin. Allez comprendre, les suisses ça compte pas comme tout le monde. Des fois, ça dit nonante ou septante, même. Oui, on a regardé les plans de la cité hier soir avec le capitaine général de Genève, sous la tente, mais j'ai oublié le nom du saint de la chapelle. La Quatrième, disait-on, oriflamme de Schwyz en tête, affrontait un fort parti des gens d'armes d'Annecy. Ce n'est que quand le capitaine savoyard s'effondra sous les coups de monsieur Orgetorix, brave bourbine parmi les bourbines d'outre Sarine, que la chapelle fut prise. Momo de Breizh, qu'on nous a dit. C'est pratique de combattre à coté d'une chapelle, y'a toujours un bedeau qui connait tout le monde. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Ven 17 Déc 2010 - 7:08 | |
| - Citation :
- 16-12-2010 22:13 : Hobb vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris !
16-12-2010 20:17 : Cendres vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris ! 16-12-2010 19:33 : Roi vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris ! 16-12-2010 18:59 : Belgarath vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris ! 16-12-2010 18:21 : Fenthick vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris ! 16-12-2010 18:21 : Fenthick vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris ! 16-12-2010 18:20 : Fenthick vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris ! 16-12-2010 18:17 : Chlodwig_von_frayner vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris ! 16-12-2010 17:33 : Lep_la_canaille vous balance une boule de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris ! Le roi m'a balancé une boule, le roi m'a balancé une boule ! | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Ven 17 Déc 2010 - 21:37 | |
| [la plaine des Fins, sous Annecy-le-Neuf, rives du Thiou, campement des suisses]
Le chancelier de la république de Genève, Izaac quoi, suivait scrupuleusement les explications des militaires. Les faubourgs étaient au mains de la quatrième compagnie, qui avait subie de lourdes pertes. Les savoyards étaient farouches. Les cavaliers de la Septième avaient monté les trefs au bord du Thiou. La Baronne commandait d'une main de fer les mercenaires que la république avait dû engagé. Ceux-là étaient des durs à cuirs, presque autant que les sicaires, c'est pour dire. Les lourds charriots de la Première, bourrés de vêtements décents et chauds, marqués de la croix des helvètes, stationnait tout près de la petite chapelle que la compagnie des bourbines avait prise dans la matinée. Notwen présidait aux distributions des rations et des vêtements chauds pour les savoyards qui n'avaient pas eu le temps de se réfugier dans les murs.
Alors comme ça la compagnie de l'Edelweiss est derrière nous ? A la vuache ?
Oui chancelier.
Le milliarium CCLXIX ?
Il est saisi, chancelier. On y applique désormais la loi de Genève. Finis les brigandages que les savoyards trainassaient à punir entre Annecy et chez nous.
Envoyez un pigeon à Caméliane, qu'elle y grave post tenebras lux et la date de ce jour.
A vos ordres chancelier.
Le héraut sortit et laissa Izaac seul. Gros soupir. Le pli d'Evrard était encore sur la table. Que lui répondre pour le moment ? Qu'un jour de bataille était trop peu encore pour entendre les faussetés coutumières des savoyards. Qu'un jour de bataille était un jour de sang de trop déjà ? Quelques prières plus tôt, il était encore au chevet de Barkus, moins meurtri pourtant que l'avoyère de Genève qui perdait son époux, illustre vétéran du Béarn. Re-gros soupir.
Inge, j'ai pas envie de dormir seul ce soir...
Pour ceux qui ont suivi, Izaac et sa rousse ont une certaine intimité depuis quelques lustres déjà. Oui, je sais, on s'en fiche, n'empêche... | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Ven 17 Déc 2010 - 21:38 | |
| Je dicte, tu écris. - Citation :
- De Annecy, la plaine des Fins, sous Annecy-le-Neuf, rives du Thiou, campement des suisses.
Avoyère,
Ce jour, l'armée du capitaine Pygaer a forcé le passage, laissant la cité du genevois derrière elle. C'est fou ce qu'Annecy ressemble à chez nous. Juste qu'ils ont un lac, mais ils ne s'en servent pas. Allez savoir pourquoi. Nos compagnies se sont saisies de quelques poternes fortifiées plus près de la grande porte de la ville. Les combats ont été rudes. Des cavaliers savoyards venus de Chambéry ont été défaits par la quatrième compagnie alors qu'ils voulaient passer le gué du Thiou.
A Genève,
Respectueusement, Izaac Et pour le pigeon de Provence, chancelier, on fait quoi ? Hersende dit que les cavaliers latinoceltiques remontent vers le nord.
Bougre d'andouille, tu as déjà regardé une carte ?
Elle dit "le plus riche et puissant duché du nord".
Et ?
Chambéry ?
Essaye encore...
Bon d'accord... Lyon ?
Ahh, c'est mieux. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Ven 17 Déc 2010 - 21:38 | |
| [Le jour d'avant]
"Les chefs de l'Église Aristotélicienne qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées de la Curie de Rome, ont formé le dessein de gouverner le Monde. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi qui s'est insinué dans Genève pour cesser le combat. Ce jour, l'Église Aristotélicienne rétablie son Joug sur le Canton de Genève. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force navale, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Déjà, leurs pigeons partent partout dans les airs annoncer leur victoire. Infiniment plus que leur nombre, ce sont leurs sombres manigances qui nous font reculer. Leurs efforts pour nous planter bassement leur poignard dans le dos au lieux d'accepter les défis francs et honnêtes que nous leur proposions, ont surpris les nôtres. Nous, Soldats de la Réforme, sommes des hommes d'honneur !
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? Le rétablissement du joug de l'Église en Helvétie est-il définitif ?
Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la Liberté. Nous ne sommes pas seuls ! Nous ne sommes pas seuls ! Nous ne sommes pas seuls ! Elle a un vaste Empire derrière elle. l'Empire de ceux qui croient, plus fort que tout, que l'avenir est ailleurs que dans la soumission. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille pour un diacre à Genève. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par les forces obscures et malignes de l'Église, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force supérieure : la Foi en la Liberté ! Le destin du monde est là. Moi, patriote Helvète ! Moi croyant en la réformation de la foi aristotélicienne, actuellement en exil, j'invite les combattant de la Liberté, où qu'ils se trouvent, avec leurs armes ou sans leurs armes, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance aux sombres desseins de domination de l'Église, ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai encore.
Au nom du Très Haut ! Amen !"
Izaac !
Grumpf...
Izaac !
On me parle ? Seigneur ? Quoi Seigneur ?
Izaac se redresse brusquement, l'édredon tombe à ses pieds, le bonnet de nuit déborde sur l'oreille dextre. Mais point sur la senestre, ce qui franchement donne l'air con au vieux.
Arrête de rêver Izaac ! Genève n'est pas en danger.
Tu me réveilles pour me dire ça, Seigneur ?
Izaac bougon, se réajuste. Il avait lu et relu la charmante lettre du duc et ça l'avait ramené droit en Helvétie.
J'ai le mal de la mère patrie, Seigneur, et tu te moques ?
À trop aimer sa mère on devient lubrique, Izaac. Et puis ça ne fait que quatre jours !
Ouèch ! Sur la tête de moi ! Tu parles pas d'ma mère ou je fais Pape ! Nan, pire, évêque de Bordeaux !
Izaac !
J'ai rien dit Seigneur !*
* : c'est là qu'on voit que Deos, les didascalies, il s'en fiche, lui. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Ven 17 Déc 2010 - 21:38 | |
| [Nouvelle Aube savoyarde. Où l'on voit que tous les murets n'entourent pas le Jardin de Délices]Naannnn
Izaac ! Reprends ton bâton et porte ma parole.
Suis fatigué Seigneur ! et p’is de toute manière ils ne veulent pas écouter…
Izaac, je vais me fâcher ! Tu répètes avec moi ! Allez ! Il n'est Deos que Deos… En disant : « croyez en moi », le très Haut a voulu que ? Silence irrévérencieux.Izaac ? Que quoi ?
[...] Naaaaan ! - Citation :
- 16-12-2010 04:11 : Vous avez cueilli un fruit.
Izaac ! Prends garde de ne pas perdre le bout du fil de la sagesse, car les guides eux-mêmes ont le vertige ! Ne croque pas dans le fruit défendu !Regard noir d’ici-bas vers la haut. Je vais devoir rentrer à pied maintenant, Seigneur ! Et p'is regarde cette bosse, tiens ! Si seulement je n’avais pas suivi ma mule... Inge, t'es où toi ! sale carne ! tu ne perds rien pour attendre !Ça te fera les pieds, va.[...] Long silence.Attendez ! Attendez ! Aidez-moi Seigneur ! Quand même... Après tout ce que j'ai fait pour vous...
Ahhhh, tu reviens enfin à plus juste sentiment à mon égard… Là, regarde Izaac, ta mule !
Où-ça ?
Là !Un rayon de soleil vient caresser la pierre sèche du muret et la raie de carottes. Curieux quand même, en Savoie, les légumes poussent toute l'année. Le vieux regarde dans la direction du doigt de Deos. Sifflement.Mais c’est un merle ?
Sous le merle ! d’un ton agacé. Deos s’agace des fois, vous savez. Y’a pas d’mule sous l’merle, Seigneur !
Mais siiiiiiiiiii !
Ah ben j’vois plus l’merle…
Tu vois la mule ?
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Au dessus !
Ahhhhhhhhhhhhhhh oui, j’vois l’merle.
Ben voila ! Silence. Alors Izaac ?
Oui Seigneur, oui…….. Il n’est de Dieu que Dieu… En disant : « croyez en moi », le très Haut a voulu que la vie entière des fidèles fût l’antichambre du Ciel… Cette parole ne peut pas souffrir des prescriptions d’une Autorité, telles qu'elles sont exigées par le prêtre et le seigneur. Aucune prescription d’Homme n’est légitime… Le Très haut transmet ses commandements par les rêves et par le verbe…C’est pourquoi le vrai croyant doit se défier de ceux qui usurpent la parole divine, et ce jusqu’à l’entrée dans le royaume des cieux. Gnian gnian gnian…
Izaac !
| |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Ven 17 Déc 2010 - 21:39 | |
| Lecteur inoccupé, tu me croiras bien, sans exiger de serment, si je te dis que je voudrais que ces lignes, comme enfants de mon intelligence, fussent les plus belles, les plus élégantes et le plus spirituelles qui se pût imaginer ; mais, hélas ! je n’ai pu contrevenir aux lois de la nature, qui veut que chaque être engendre son semblable. Ainsi, que pouvait engendrer un esprit stérile et mal cultivé comme le mien, sinon l’histoire d’un fils des alpages sec, maigre, fantasque, plein de pensées étranges et que nul autre n’avait conçues ?
Car Izaac est mal aimé. Et c'est bien là, la misère. - Citation :
- 17-12-2010 de 04h06 à 20:52 : *** vous a balancé un paquet de boules de neige en pleine face ! Hahahaha, mon dieu que je ris !
| |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Dim 19 Déc 2010 - 11:33 | |
| - Petitfrere a écrit:
- [Dernière journée de combats]
Petit-Frère était de mauvaise humeur avant de monter à l'assaut. Il n'avait pas encore fait de victimes et venait de perdre aux dés au campement contre le Vieux. Le signal lançé, il se rua en direction des remparts, suivant Belgarath. Il escalada 4 à 4 les échelons et se retrouva dans la melée tourbillonnate du combat. Le géant était dans son élément. Parant les nombreux coups d'épées et de bâtons qui pleuvaient, il se rua sur un groupe de défenseurs savoyards comme un troupeau de bovidés sur des moutons en maraude. Il réussit à en désarmer un et lui planta sa sica dans le bas ventre, avant de remonter vers le haut. Petit-Frère était un professionnel du chamaillis et après toutes ces années, il aurait pu en remontrer à un chirugien de marine. Le savoyard s'écroula et après avoir essuyé sa sica sur les habits du mort, revint dans la melée qui cessa quelques minutes après. Petit-Frère vit des hordes de ses compagnons passer par la grande poterne: Annecy vennait de tomber! Le géant se précipita vers un étendard de Genève et courru se jucher au point le plus haut des remparts avant d'hurler vers le centre d'Annecy:
Préparez vous à morfler bande de poules mouillées! Alors? On rit toujours? Bande de crétins! Vous croyiez vraiment résister à Petit-Frère et ses potes? Maintenant vous pleurez comme des gosses vautrés dans la neige! Fini de faire les fiers à bras paonnants! Ca va valdinguer dans les chaumières! Vos fesses vont chauffer!
Et le géant continua d'agiter le drapeau sur les murailles en faisant admirer un petit pas de danse. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Dim 19 Déc 2010 - 11:36 | |
| - Zarathoustra a écrit:
- Et vous resterez quarante jours, quarante nuits
A vous les geler devant les remparts d'Annecy.
Zarathoustra se réveilla un peu angoissé. Non, en fait Annecy avait fini par tomber, la nouvelle se répandait. Lui n'avait essuyé rien d'autre que les litanies habituelles d'insultes des défenseurs et les rafales de boules de neige de ses copains farceurs.
Et il était temps, car le campement commençait à être vraiment dégueulasse. Des os de pigeons jonchaient le sol partout autour de sa couche. Il se couvrit d'étoffe et de cuir, et se rendit dans la ville vaincue. Il enjambait les cadavres. La défense annecienne avait fait preuve d'une vigueur admirable, bien qu'inutile. Partout,les choses étaient mal faites: l'on mettait les couards et les taiseux en chancellerie, et les braves et les bavards en première ligne.
Il partit féliciter ses compagnons, qui avaient fini par percer. Il paraissait que Gaia avait fait un ravage. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Dim 19 Déc 2010 - 20:15 | |
| - SansCoeur a écrit:
- Corps secs, membres trop longs pour le corps, un peu trop grand, Sans Coeur n'avait pas grand chose pour lui. Décidant dans un geste puéril de se venger de la vie qui l'avait faite ainsi, il délesta tout hygiène et devint brigand. Barbe malpropre, irrégulière, le peu de dents qu'il pouvait encore fièrement arboré étaient d'une noirceur peu invitante. Son esprit pratique et son manque de scrupules en firent un bourreau de première main et un logisticien implacable. Il était particulièrement reconnu pour une thèse qu'il avait établie et prouvée : Rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se transforme.
Sourire mesquin aux lèvres, il arpentait le charnier, chassant les chiens qui osaient s'en prendre à ses cadavres, éloignant les précieux corps des foyers d'incendies. Le râle d'un blessé le fit s'arrêter net. Un sourire inquiétant illumina son visage alors qu'il se retournait, humant l'air, la délicieuse odeur de la mort emplissant son nez. La source du bruit : Un jeune bougre de Savoyard blessé au flanc. Il s'en rapprocha, tentant d'avoir l'air un tant soit peu rassurant. Les yeux effrayés de l'Annecien l'encouragèrent à abandonner tout subterfuge.
Dis-moi mon petit, tu as mal dans quel coin? Lui sussura-t-il à l'oreille.
Sans attendre un réponse qui ne semblait pas venir, il dégaina son poignard. Les yeux fièvreux, les mains fébriles, il fouilla le blessé, le débarassant de ses valeurs, puis, le retourna sur le dos et se releva, prenant un air doctoral qui jurait avec son apparence dépenaillée.
Savon, bougies, cordes, jouets pour enfant, flûtes, bouffe pour chien, voilà tout ce que l'on peut extirper d'un corps humain.
Faisant les cent-pas autour du futur cadavre, il continuait son monologue.
Je fais et je vends mon savon.* L'on utilise généralement le suif duporc pour faire le savon. Le principe est simple, l'on ajoute de la graisse à un liant, puis enfin, généralement une composante odorante agréable. Auparavant, j'ai suivi ce processus, hors, récemment, j'ai découvert que l'on pouvait améliorer la recette.
Tout d'abord, réduire les coups et ensuite obtenir un savon beaucoup plus fin. La solution : la graisse humaine!
La lueur de terreur dans les yeux du Savoyards ravirent notre bougre qui n'en sourit que plus, continuant à l'instruire sur l'usage qu'il ferait de son corps.
Bref, je revends aux Savoyards ce qu'ils m'ont gracieusement offert.* Je te laisse imagine avec quels morceaux de ton corps je fabriquerai les autres denrées.
Nouveau sourire de l'homme qui se penche vers sa victime, abandonnant tout semblant de sanité.
Maintenant, chante!
Seconde d'incompréhension dans l'oeil du vaincu, bientôt remplacée par horreur et douleur quand le poignard lui entaille les mollets. S'apercevant qu'il va trop vite, il arrête son couteau, se retenant à grand peine de tranche dans le vif. Il fend les vêtements du poignards et les retire, laissant l'homme frissonant dans la neige. Il eu un rictus de joie en voyant le sang s'épanouir dans l'immaculé de la neige. Il retourne aux mollets, tranchant la peau dans un mouvement circulaire. Puis, abandonnant la dague, il retourne la peau, comme on enlève un bas. Les cris de douleur de l'homme lui viennent à l'oreille alors qu'il lui retire proprement la peau de jambe, s'aidant de son poignard quand le corps se rebelle contre son tortionnaire. Rapidement, les jambes ne sont plus que plaie sanglante.
On sifflote en travaillant, on se débarasse de la chair et on la balance aux chiens, les os sont mis de côté, le gras des cuisses soigneusement entassé dans une bourse de cuir. Désosse, dégraisse, bientôt, les différentes composantes des jambes ne sont plus que tas classés adroitement. La vie a déjà quitté depuis bon moment le bon samaritain qui a eu la grâce d'offrir à Sans Coeur toutes ces bonnes choses.
Il s'attaque au haut du corps avec entrain, prenant grand peine à ne pas trop abîmer les os. Il se réserve les tripes pour faire de la corde, jette les abats aux molosses de plus en plus nombreux. Quand finalement il a fini, hormis ses deux sacs pleins, seule une flaque de sang témoigne de la courte existence qu'a vécu l'homme.
Sans Coeur regarde le sang.. Quel gâchis.. Il réfléchit un peu puis s'exclame joyeusement :
Oui! Du boudin! Voilà!
[hrp]*Toute vague ressemblance avec une réplique de Fight Club serait complètement fortuite.[/hrp] | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Lun 20 Déc 2010 - 19:18 | |
| [Où l'on saute deux pas en avant pour se vautrer ensuite : Ellipse, donc]
Songeur. Méditant à l'oraison funèbre qu'il avait à faire pour ceux qui étaient tombés, Izaac suit les mots de son long doigt crochu.
XXXV. - "La plupart de ceux qui avant moi ont pris ici la parole, ont fait un mérite au législateur d'avoir ajouté aux funérailles prévues par la loi l'oraison funèbre en l'honneur des guerriers morts à la guerre. Pour moi, j'eusse volontiers pensé qu'à des hommes dont la vaillance s'est manifestée par des faits, il suffisait que fussent rendus, par des faits également, des honneurs tels que ceux que la république leur a accordés sous vos yeux ; et que les vertus de tant de guerriers ne dussent pas être exposées, par l'habileté plus ou moins grande d'un orateur à trouver plus ou moins de créance. Il est difficile en effet de parler comme il convient, dans une circonstance où la vérité est si difficile à établir dans les esprits. L'auditeur informé et bienveillant est tenté de croire que l'éloge est insuffisant, étant donné ce qu'il désire et ce qu'il sait ; celui qui n'a pas d'expérience sera tenté de croire, poussé par l'envie, qu'il y a de l'exagération dans ce qui dépasse sa propre nature. Les louanges adressées à d'autres ne sont supportables que dans la mesure où l'on s'estime soi-même susceptible d'accomplir les mêmes actions. Ce qui nous dépasse excite l'envie et en outre la méfiance. Mais puisque nos ancêtres ont jugé excellente cette coutume, je dois, moi aussi, m'y soumettre et tâcher de satisfaire de mon mieux au désir et au sentiment de chacun de vous [...]
Thucydide : livre II, Oraison funèbre prononcée par Périclès.
Izaac, en plus d'aimer respirer l'odeur de la cendre au petit matin, les moinillons et sa mule, aime... les longs textes classiques.Izaac... Genève ! Genève, encore Genève... Et moi dans tout ça ?
Oui Seigneur, je sais, je sais, Seigneur. Je pense à toi tout l'temps. Tu le sais bien quand même ! Mais là, tu vois, je dois faire l'oraison des soldats et... Le geste est machinal. Le doigt reste suspendu dans l'air.Oh nannnnnnnn... J'ai perdu la ligne ! Seigneur ! Grand soupir... Comme quoi, y'en a qui écrivent plus longs et plus... long qu'Izaac*. * : j'offre un poisson à celui qui lira l'oraison des morts jusqu'à la toute dernière ligne. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Mar 21 Déc 2010 - 13:35 | |
| - Citation :
- Expéditeur : Chlodwig Von Frayner d'Azayes, Duc de L'Aigle et de Bellesme, Vicomte de Jublains, baron de Lesparre, Mulsanne, Sillé le Guillaume, Castelnau de Medoc, Carlat et de Chateau Rouge, haut dignitaire impérial aristotélicien romain
Très cher ami de Genève,
c'est avec une joie non dissimulée que j'ai appris votre victoire lors de la bataille d'Annecy. Depuis le temps que les savoyards ne sont que des petits nains arrogants et pathétique, ils méritaient bien de se faire rabaisser leur orgueil et que quelqu'un les remette à leur vraie place.
Une fois de plus je reste votre ami et votre allié, même si nos avis divergent sur beaucoup de choses. Je vous souhaite beaucoup de réussite dans votre entreprise.
Bien à vous
C
Dernière édition par izaac le Ven 24 Déc 2010 - 10:19, édité 1 fois | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Ven 24 Déc 2010 - 10:16 | |
| - Petitfrere a écrit:
- Petit-Frère passait par là, son air goguenard d'envahisseur s'attardant sur les anneciens blessés qui grouillaient comme des puces sur un chien errant. "Crétins!" se disait-il. "Ces demeurés sont trop bêtes pour se rendre compte du danger qu'ils courrent à continuer de faire les malins alors qu'ils se sont fait botter l'arrière train par des grands beaux helvètes taillés dans le roc comme moué. Tout ce que ces lavettes trouvent à faire, c'est chanter comme des ânes. M'en vais te leur montrer des talents lyriques moué!"
Le géant alla saisir sa mandoline et se mit a jouer en se moquant des anneciens..?
Ouais gros ! (ouais gros !) C’est Fatal Bazooka (Fatal Bazooka) Quand c’est l’hiver, quand ça fait froid (froid, froid) Qu’une chose à faire, gars ! Ecoute ça !
Représente le hardcore des montagnes En direct de la Savoie - Savoie ou bien ? - Non ça va pas Mec c’est l’pôle nord, on s’gèle les grelots Bordel y fait plus froid qu’dans ton frigo Un pied dehors direct, c’est la pharyngite La morve au nez, les microbes qui s’agitent Alors écoute avant qu’y s’ra trop tard Avant que tu s’ras tout dur comme un surgelé Picard On est pas v’nus pour jouer les papas-poules, Mais un conseil, mon gars, fous ta cagoule !
[Refrain] : Fous ta cagoule ! Fous ta cagoule ! Ou t’auras froid, t’auras les glandes, t’auras les boules Fous ta cagoule, ouais ! Fous ta cagoule ! La chair de poule, le nez qui coule, fous ta cagoule ! Fous ta cagoule ! Fous ta cagoule ! Du nord au sud, de l’est à l’ouest, même à Vesoul Fous ta cagoule, ouais ! Fous ta cagoule ! Sauf à Kaboul, sauf à Kaboul ! | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Lun 27 Déc 2010 - 12:56 | |
| - Citation :
- A Dole,
Mon cher ami, Imladris,
J'entends qu'une armée comtoise s'est postée sur le col de la faucille. Une grosse armée. Je vois que les gens qui souhaitent préserver la paix de Dole ont perdu... Passer le col, quelle folie allez-vous donc commettre ! C'est deux ans de guerres et d'escarmouches que votre franc comte se prépare là... Vous savez comment Genève sait transformer chacune de ses défaites tactiques en victoire politique à long terme. Deux croisades n'ont jamais su nous mettre à genoux ! Bien au contraire, elles ont assuré notre force. Nous avons su grossir de tous les proscrits des royaumes. Aujourd'hui, vous nous offrez de grossir encore davantage ? Je vais perdre la main et devoir la laisser chez moi à ceux qui sont moins raisonnables que moi.
Genève va probablement se créer une quatrième armée avec tous les renforts qui viennent d'outre Sarine et que nous n'avons pas su faire passer à Annecy à cause de l'armée de Valzan, perdue au diable vauvert, peut être entre Annecy et Genève. On l'a repoussée il y a trois jours, en vrac. S'il advenait que l'armée comtoise entre sur le territoire de la confédération, soit pour assiéger Genève, soit pour rejoindre Annecy, soit pour quelque raison que ce soit, je gage que ces gens, qui s'ennuient fermes à Genève alors que nous nous battons tous les jours à Annecy, vont se précipiter dans l'armée et exiger de se battre. Je vais perdre la main, mon bon ami... Et si l'armée comtoise vient s'enfoncer dans un long siège à Annecy, ce sera Saint Claude ou une autre cité comtoise qui sera menacée alors que vos gens les plus belliqueux seront aller faire mumuse en Savoie, un duché qui vous traite comme la lie de l'Empire depuis plus de deux ans. Un duché aujourd'hui peuplé de 450 âmes agité par quelques Sparte et leurs amis. Tout comme Dole aujourd'hui ?
Nos bourbines se félicitent tous les jours du rattachement d'Annecy et de sa mine d'or, surtout. Ils sont compte-sous et franchement mécréants, je vous le concède. Ils ont trop fréquenté Notwen. Toutefois, cette fois, nous les avons chaque jour davantage avec nous. Les espions qui relèvent les lances genevoises à Genève doivent l'avoir constaté. Les quelques welches qui agitent la gargote helvétiques contre nous tromperaient-ils le regard des espions comtois ? Genève n'est pas seule et outre Sarine, il y a pas mal de gens qui s'ennuient. Et qui ont des amis dans la partie germanique de l'Empire. Qui s'ennuient aussi. Je vous en prie, usez de toute votre influence pour préserver notre œuvre : ne passez pas le col où la Paix de Dole sera oubliée et je n'y pourrai plus rien.
Les savoyards doivent comprendre que tout ne peut être résolu par les armes. Et nul besoin d'être ami pour faire la paix ! J'en discutais encore hier avec monsieur Tibérias, ancien régent de Savoie, captif sur parole, chez nous. Vous savez comme moi, qu'on redoute quelquefois mes mots, dans certains couloirs de Rome et dans certaines commanderies. On voudrait les couvrir par le bruits des armes de fer ? Je n'ai jamais dit que ce qui était vrai. En précipitant le retour du sang et des cendres, Dole prive Annecy d'abord, Chambéry ensuite, du temps nécessaire pour prendre du plomb dans la caboche. Dans 25 jours, il y aura des élections à Annecy. C'est un temps que je souhaitais consacré au dialogue plutôt qu'au combat. Vous me réduiriez ce temps si d'aventure on remettait les caparaçonnés aux premiers rangs. Et ceux là, une fois la charge lancée, je ne peux plus rien. Les savoyards font la guerre comme une ordalie d'un autre âge : Deos récompensera le gentil et punira le méchant ! Ce sont des enfants capricieux qui trépignent puis qui pleurnichent chez le paternel quand ils ont pris une gifle. Nous, non. Deos, même en nous laissant meurtris sur le champ de bataille, nous a toujours apporté la "victoire". La guerre n'est pas un loisir pour barons en mal de gibier. Monsieur Machiavel l'a écrit récemment à Florence. C'est prendre certaines choses fort légèrement en les laissant se résoudre dans un duel. Me confirmerez-vous dans l'idée que certaine noblesse n'a plus la raison pour aider au gouvernement des gens ? Encore une fois, on confond chasse féline et guerre entre les hommes.
Si à la chasse au félin, les sang-bleus sont forts bons, je vous le concède volontiers, à la guerre toutefois, ils perdent toujours. Observez le pitoyable échec de la campagne de Provence de la princesse de Mortain. Tant de gens d'arme pour une retraite piteuse. Arles tenue six mois pour quoi ? Et on vous ferait croire que Genève et ses 150 âmes réussiraient là où le roi de France et l'Empire ont échoué ? C'est donner bien du pouvoir à ceux qui gouvernent la république de Genève. Aurais-je des recettes malignes qui échappent à certains ? Des recettes qui légitiment de précipiter à nouveau les comtois dans une guerre d'escarmouches longues, pour les beaux yeux d'une pucelle savoyarde qui minaudait et faisait l'effarouchée dans ses beaux atours, et qu'un brave bucheron de fond de vallée helvète;las de ses caprices, a défloré avec un peu de virilité, je vous le concède.
Je pourrais conclure en vous citant Périclès dans son oraison funèbre aux athéniens, rapportée par Thucydide dans sa guerre du Péloponnèse, mais je me contenterai d'une autorité moins grande. Quand j'étais petit, mon grand père me disait toujours "ce n'est pas quand on a fait caca dans la culotte, qu'il faut serrer les fesses".
Je vous embrasse, mon ami.
Izaac | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Mer 29 Déc 2010 - 13:29 | |
| [zi ennede]
Voici la fin, Mon bel ami, Voici la fin ! Mon seul ami, la fin ! De nos plans élaborés, la fin ? De tout ce qui a un sens, la fin ? Ni salut ni surprise, la fin ! Je ne te regarderai plus dans les yeux... jamais !Izaac, je ne suis pas ton ami.
Je sais Seigneur, je sais. Le vieux sicaire laçait sa cuirasse lentement, soigneusement. Les cavaliers avaient relevé l'avancée de l'ost comtois au col de l'Ecluse. Les suisses allaient leur offrir leurs rangs et leur sang.
Le tueur s'éveilla avant l'aube, il mit ses bottes. Il prit un visage de fer dans la galerie antique. Et il s'avança le long du couloir. Il rentra dans la chambre où vivait sa soeur. Et... puis il rendit visite à son frère, puis il continua le long du couloir, et il arriva à une porte... et il regarda à l'intérieur,Mon père ?
Oui mon fils !
je veux te tuer !
[...]
Ma mère... je veux... te baiser !
Izaac ! Arrête de la ramener avec la famille ! C'est pas ma faute si tu as eu un père aux tendances infanticides et une mère spinoziste.
[...]
N'empêche ! Cette nuit* est une belle nuit pour mourir, Seigneur ! Et Deos soupira.* : celle du 28 au 29 décembre 1458 | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Mer 29 Déc 2010 - 13:29 | |
| [Laudes. Urbi. Dans la cohue... la cohue]
Grande confusion. Escarmouche ? Bataille ? Dans le brouillard épais, galops. Cris. Cliquetis des harnachements. Odeurs de cendres. Cors d'Uri qui appellent au rassemblement. Le vent qui claque les bannières. Des morts. Du sang sur les rives glacées du Thiou. Izaac, le saladier de fer sur la caboche, droit comme un y - oui, il dort mal en ce moment - observe tel le truffier dans la chênaies. Il est vêtu de velours noir, costume parpaillot à la mode de Genève 1458. Par-dessus l'habillement sans broderie, une cuirasse de fer. Grand collier à la croix poissonnée des confédérés au cou. Epée à grande coquille au coté. Haut-de-chausses et manches bouffants galonnés de gueule, aux couleurs genevoises. Et je ne vous parle même pas des godasses.Tu vois un truc toi ?
Nos Soldats ont essuyé leur feu sans se rompre, Monsieur. - Citation :
- 29-12-2010 04:06 : Vous avez été attaqué par l'armée "Les aigles de Savoie" dirigée par Valzan, l'armée "legio burgundia" dirigée par Didier_de_sars., l'armée "Temperate sed fortiter" dirigée par Sagaben, l'armée "Sav'-Van-Wever" dirigée par Alex6560, et l'armée "Nerzh ha Enor" dirigée par Bobyzz.
| |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Mer 29 Déc 2010 - 22:44 | |
| [chancellerie du canton d'Annecy en genevois. Mon coeur brûle] - Citation :
- De Annecy,
Ce n’est que dans la modération trempée de raison qu’il se peut que la guerre ne fasse que le moins de mal possible. Au lieu de cela, les barons qui parlent français sont venus faire la guerre sans mesure et sans même laisser plus de cinq jours le verbe se substituer au fer. Cinq ost se sont précipités furieusement contre les soldats de la petite république de Genève. Des centaines de guerriers et de moines assoiffés de vengeance, de rancunes, de sang et de cendres sont venus proclamer l’annihilation pure et simple de ce qui ne se soumet pas à leurs caprices à particule, de ce qui est différent.
La loi naturelle qui correspond à la raison ou l’entendement dont chaque personne dispose récuse la servitude et l’esclavage. C’est grande folie de croire qu’Annecy serait restée éternellement attachée à la confédération helvétique si elle n’en avait pas fait le vœu. C’est plus grande folie encore de précipiter le sort des hommes et des femmes dans une ordalie meurtrière.
Dans les cours ducales, il semble qu’on n’eût conquis que pour être le monarque particulier des nations libres mises en esclavages. Nous haïssons la guerre et nous la ferons parce qu’on nous l’impose. Cette guerre, nous la ferons de toutes nos forces et au-delà. En étendant par loisir et fort légèrement une querelle entre le duché de Savoie et la république de Genève, les barons qui parlent français ont choisi d’agrandir le champ des larmes à tous leurs fiefs. Ainsi soit-il.
Nous, humbles parmi les humbles, helvètes de fonds de vallées, soldats perdus, spadassins du Ciel, traine-rapières, ban et arrière ban de l’Aristotélité, nous levons, déterminés à verser tout notre sang et quelques goutes en sus, contre le vaste dessein impérial et romain de monarchie universelle, entreprise chimérique qui appartient à l’utopie la plus périlleuse pour les âmes libres.
A l’Aristotélité
Tamponné à Genève sur papier récupéré. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Dim 2 Jan 2011 - 21:16 | |
| [Gouvernement provisoire d'Annecy. Où l'on change la tête, parce que la nouvelle est vachement plus sexy, n'est-il pas ? Où, faut pas plaisanter en causant de tête, justement. N'empêche, y'en a qui risque sérieusement de perdre la leur, si à Chambéry on continue à faire l'autruche et à jouer avec celles des autres, de têtes.]Rourrrrrouuuuuuuuuuuuu...Je laisse mon lecteur observer l'auteur de ce roucoulement. Tiens, ça se dit, ça, roucoulement ?Bruno Von Quefurt. Condamné à mort ? Deux procès ? Soeur Cyanure d'Arsenic ? Pareil ? D'autres encore ??? Pour leurs actes de guerre à Chambéry ?
Passez-moi ça que je regarde ! Par les saint p'tits couillons d'Eugène ! A Chambéry, on met donc sur le billot sans répondre à nos offres d'échanges de prisonniers ? En me renvoyant la convention de Genève à la tête comme si c'était un torchon ! Izaac restait songeur devant la surdité savoyarde. Pas un seul mot. Imladris affirmait pourtant que les préalables demandés par Genève, avant de se mettre à table pour négocier le rattachement d'Annecy au duché de Savoie avait été accepté par la cour de Chambéry ! Préalables qui assuraient une honorable réciprocité entre Genève et le duché. La position de Genève était celle-ci : d'abord les préalables, ceux que les comtois et les genevois s'accordaient mutuellement - et en particulier pas de LP hors des périodes martiales et pas de listage de genevois - Ensuite - trêve des armes ou pas, c'était à voir - On se mettait autour de la table est on négociait les modalités du rattachement de Annecy à la Savoie. Enfin, on signerait une Paix d'Annecy. Pas entre amis, certainement. Mais entre gens qui se respectent.Izaac, la fête du petit Christos en pagne, c'est passé ! Tu crois quand même pas au monsieur rouge et barbu ? A ton âge... Un regard vers le Ciel. Enfin, le plafond, hein, parce qu'il fait froid ce matin. N'empêche, Von Quefurt, ils veulent le rouer sur la grand place à Chambéry ! Pour acte de guerre ! Condamné à mort ! Est-ce qu'on traite des prisonniers de guerre comme ça ? A cause de son nom à coucher dehors, j'dis pas ! Mais pour ses actes de guerre ! Nan. Izaac médite.Soit. Arrêtez-moi ceux qui se sont révoltés ici, hier et aujourd'hui. Une tête pour une tête. Si nos soldats sont executés à Chambéry, on executera ici aussi. Si Chambéry veut se montrer sans mesure, elle en payera les conséquences.
Chancelier ?
Oui mon petit ? Pourquoi vous êtes encore là ?Un doigt charmant sur deux lèvres jointes,Euhhhh.... Je fais contre-signer par le gouverneur Melian du Lys ou par le gouverneur Lothilde Adams de Mélincour ? Oui, on a féminisé l'équipe municipale, ces derniers jours. Que voulez-vous, Izaac est libidineux. Nouvelle mairesse, nouvelle greffière de chancellerie. Cela change du viril soldat fribourgeois.Tribunal militaire, mon petit. Tribunal militaire du gouvernement provisoire d'Annecy. Trouvez-moi Cromwell, avec lui, à Chambéry, on saura qu'on ne rigole pas. Ils nous cherchent, ils vont me trouver. S'ils executent Von Quefurt, on executera ici aussi. - Citation :
- Révolte contre le gouvernement d'Annecy. Instruction de la procédure menée sur le forum par le tribunal militaire provisoire du canton d'Annecy. Benji555, Cedrik1er, Devoir, Iris_de_khorne, Momohmedbreizh, Nashia, Sand, Syerry et Tiberias.,
Pour le moment. Et vous m'envoyez une copie à la duchesse, mon petit.En arriver, là... Franchement.... Izaac soupira. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Dim 2 Jan 2011 - 21:16 | |
| [Office des visiteurs, où l'on indique l'adresse des tavernes et leurs horaires d'ouverture]J'mets là, alors ?
Oui oui, mettez là. Au dessus de la petite corbeille, tenez. Comme ça si [...] nan, rien.Les savoyards ne sont pas des helvètes. Définitivement. Nous, quand on arrache les papiers municiapux, on les jette à la corbeille. - Citation :
- Annecy-en-genevois.
Brillante et secrète, ombragée et offerte, Annecy se donne et se cache à la fois.
Ivresse du mouvement. Gorgée de soleil, Annecy est une ville débordante de vie. De la corniche sur le lac aux rues grouillantes de monde, l’effervescence est permanente. Mais Annecy est aussi une place financière et un centre d’affaires de première importance, point de rencontre des hommes d’affaires de la région.
Eloge de la diversité. Creuset d’un mélange de cultures hors du commun, Annecy abrite une incroyable diversité de langues, de nationalités et de religions. Autant de singularités qui se manifestent dans les rues : les badauds de la corniche et les paisibles pêcheurs côtoient les adeptes frénétiques de la marche sur les remparts dans cet immense ensemble où cohabitent le plus grand panel de modes de vie qui se puisse concevoir.
Saveur de la lenteur. Un dédale de ruelles aux mille couleurs et le temps semble figé. Chaque maison laisse admirer son raffinement et l’élégance de son architecture traditionnelle où les couleurs vives des façades donnent la réplique aux ornements de fer forgé et de bois sculpté. Prendre son temps semble ici élevé au rang d’art de vivre.
Paradis des fêtards. Annecy est une ville qui ne dort jamais. Le soleil couché, les lumières de la fête prennent le relais. Tavernes et hostelleries, les nuits anneciennes envoûtent ceux qui s’y essayent. Douceur ou folie des musiques, ocres des rues merveilleusement éclairées, obscurité branchée de la taverne cantonale "l'Annecy Libre". Que l’on soit dîner romantique ou nuit sans fin, cuisine gastronomique ou bricelets au miel ou au cumin, couche-tôt ou lève-tard, Annecy vit, danse, chante et rit à toute heure.
Terreau de la création. Propice à la création artistique par sa diversité et son ouverture, la vie culturelle annecienne est dense : manifestations, festivals, expositions, défilés militaires mais aussi galeries d’art et lieux de rencontre entre créateurs, toutes les audaces fourmillent pour un éternel renouveau.
Tamponné sur papier récupéré à Genève. Si ça ne nous amène pas du monde, ça, chancelier, c'est à ne plus savoir quoi faire !
Oui mon petit, oui mon petit.
Dernière édition par izaac le Mar 11 Jan 2011 - 23:19, édité 1 fois | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Mer 5 Jan 2011 - 20:31 | |
| [Où l'on voit qu'une bonne campagne de communication, un office du tourisme efficace et un décor de rêve, ça vous attire du monde. La Savoie, ça vous gagne]Vous avez vu, chancelier ! Y'a du monde hein, aujourd'hui.Qu'elle dit en frappant joyeusement dans ses petites mains potelées.Oui mon petit, oui mon petit. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Jeu 6 Jan 2011 - 11:00 | |
| [Cette nuit est une belle nuit pour mourir]
Soldats, songez que du haut de ces remparts, trois années de libertés nous contemplent.
Et Izaac, coiffé de son chapeau de fer, enfila ses longs doigts crochus entre les boutons du revers de sa gabardine grise. Chaude parce que c'est l'hiver. | |
| | | iZaac Faucheur Volontaire
Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac Jeu 6 Jan 2011 - 11:00 | |
| - Lothilde a écrit:
- Elle était restée silencieuse, l'exilée, la comtoise qui avait fui sa province tant aimée pour ne pas souffrir plus longtemps de la voir s'enfoncer chaque jour d'avantage dans la fange...Sa belle Franche-Comté d'autrefois si fière de l'autonomie qu'elle s'était octroyée et défendait becs et ongles n'était plus. La politique de la girouette s'était installée et avec elle une nouvelle façon de courber l'échine qu'elle jugeait terriblement inconfortable. Oh, certes, elle permettait de mieux enlacer quelques mules impériales ou même, soyons modestes,comtales ou ducales,recommandables ou pas, aucune importance...Mais elle n'avait jamais pu s'habituer à cette mode qui vous casse le dos en vous martyrisant les genoux...Ni à ces parvenus incultes et sans éducation qui s'y adonnaient avec passion, lustrant leurs couronnes si mal acquises tous les matins en souillant leurs braies...Et puis ils sentaient mauvais des pieds, dans leurs mules...L'apocalypse olfacive...
...et pleutres, par-dessus le marché...
Elle sursauta au son de sa propre voix murmurée dans la nuit savoyarde noire comme un cul de four et tourna rapidement la tête dans l'obscurité du ravin où elle s'était retranchée, à quelques toises de l'embranchement du chemin qu'emprunteraient bientôt les hordes de sauvages qui suppléaient à la maigreur des armées savoyardes...Elle sourit sans gaîté. Sans foi ni loi, sans honneur non plus..Des français qui volent au secours des amis impériaux, si c'était pas touchant, cette fraternité là ! Elle en aurait versé une larme d'émoi si elle avait pensé à prendre un mouchoir mais elle avait oublié et elle n'aimait pas avoir la goutte au nez , même à quelques heures de sa mort probable...Et elle avait assez pleuré quand les vaillants savoyards avaient laissé passer les gentils français en sachant pourtant qu'ils allaient ravager les cigales en Provence...D'innocentes cigales impériales, pourtant, sujettes grinçantes et impertinentes de sa Majesté l'empereur si vénéré ! .. ça, jamais elle ne leur avait pardonné...les girouettes comtoises, elles, avaient continué à tourner là où les vents étaient favorables...Une p'tite courbette à Genève, une p'tite courbette à la Provence, une P'tite courbette à la savoie, enfin, une pt'tite courbette au plus fort du moment, quoi ! Et puis après tout, la Provence, ça avait beau être des frères, c'était trop loin...Comme l'Anjou, ça avait beau leur avoir piqué 500.000 écus, c'était trop loin aussi ! Pffff...
Séduite par Genève - la- couillue, celle qui abrite encore dans ses entrailles des hommes libres que l'amour du pouvoir n'a pas souillés, elle avait un beau matin tout abandonné pour la rejoindre...Quel crime...!! Elle avait pourtant fait serment de ne pas attaquer ses frères comtois ! Mais en échange, les comtois n'avaient pas respecté le même serment à son égard et elle avait vu arriver et repartir aussitôt sur un brancard de feuillage le comte et la comtesse de Salins... Nouveau sourire dans l'obscurité..Voilà ce que c'est, que ne jamais s'entraîner au combat et se terrer derrière les murs d'un couvent à la moindre escarmouche ! On se fait saigner par la première brute épaisse sans couronne mais experte au maniement des armes... Immobile dans la nuit savoyarde, elle tourna la tête et leva les yeux sur la masse noire des remparts d'Annecy, saluant l'oriflamme de Méliandulys dont elle devinait le flottement plus qu'elle ne le voyait. Quelques éclats métalliques, si peu, apparaissaient parfois entre les merlons. Les braves n'avaient pas fui, eux, ni larmoyé pour faire venir au pas de charge le premier couillon en haillon venu et lui vendre pour rien du tout l'honneur de perdre la vie...Non ! pas pour rien du tout : pour des prunes... Elle n'avait pas peur, elle ne regrettait rien. Ou seulement les amis d'autrefois, les vrais, ceux qui avaient le regard droit de la fidélité...et n'étaient pas au rendez-vous pour attaquer Genève qui ne leur avait rien fait en faisant croire qu'ils défendaient leurs pauvres frères bafoués..Ils auraient du coller une croix helvète sur le reblochon, tiens, en signe de solidarité. Un grondement sous ses pieds la figea pourtant, et lentement, elle détacha son épée de sa ceinture d'armes. Défense illusoire, elle le savait. Les dents serrées elle attendait l'assaut, elle connaissait la douleur fulgurante de la lame qui déchire, la lueur de joie malsaine dans les yeux de celui qui tranche dans la viande sans respect de la bête. Elle n'offrirait pas au premier qui l'attaquerait un regard d'animal traqué...Elle essaierait de.... Pour se donner un semblant de courage, elle se tourna vers l'impassible Izaac, le philosophe érudit dont la belle moustache lustrée de frais pour l'occasion ne tremblait même pas...Alea jacta est... | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [JdR] Le carnet d'Izaac | |
| |
| | | | [JdR] Le carnet d'Izaac | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|