La Compagnie du Leman
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 [JdR] Le carnet d'Ulrich

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Archibald
Ulrich von Liechtenste
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Ulrich von Liechtenste
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MessageSujet: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeSam 7 Déc 2013 - 13:53

30 novembre 1461. Sur le pont de la Belgariade, un petit foncet qui compte énormément.
 
 
Citation :
29/11/1461 08:27 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée Nouvelle vie.
 
 
Ma péniche flânait paresseusement et roulait sur le Rhône. J'avais le visage éclaboussé par les embruns et la pluie fine et froide. Le vent de la Nouvelle Vie affamait mon âme. J'avais quitté Genève la veille, le soir seulement. Le capitaine du port était suisse, il s'appelait Antoine et élucubrait plus qu'il ne travaillait. Tout prenait plus de temps qu'ailleurs, à Genève. L'embarquement n'avait pas posé de problème particulier. Il faut dire que de tierce à complies, ça laisse le temps de ne pas trop se presser. La cale était pleine de ma camelote et le capitaine n'avait pas semblé s'en soucier plus que cela. L'autre bord, à la poupe, contenait de nombreuses victuailles, de la laine, des toiles, des cordes et je ne savais quoi qui me valait le coup d'œil torve du sire Meliandulys, une légende genevoise et capitaine en retraite. Il semblait pourtant paisible et chaleureux, mais quelque chose me disait qu'il ne fallait pas asticoter ce prestigieux gaillard.

C'est à la confluence de l'Ain que les choses se sont compliquées.

 
Citation :
29/11/1461 08:27 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée Ça tangue !
 
 
Il avait plu ou neigé plus haut et le fleuve s'était grossi fort de la rivière bressane en crue. Une péniche aussi peut tanguer et lorsqu'on n'a pas le pied marinier, et bien, on vomit tripes et boyaux, qui sont également les ingrédients de base de la si savoureuse gastronomie lyonnaise. Cela, je devais l'apprendre très vite, mais ceci est une autre histoire.
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeSam 7 Déc 2013 - 13:54

Une sardine ?

Une journée à attendre devant le port que la capitainerie autorise la Belgariade à décharger ses cales. Et c'était parce qu'une sardine bloquait le port ? Je respirais ce vent froid à grand poumon. Il saoulait et se rendait maître de mon corps meurtri par ces longues journées à pécher sur le bateau.

Guuuuuuuuuuuuuuuuuten Morgen Arles !

Thomas Sanctus Cromwell, qu'on appelait désormais le Santon, un bourgeois de Genève ayant une situation privilégiée, devenu riche en voyageant vers des terres lointaines, rapporta des visions stéréotypées à son retour. Dans ses carnets de voyage, publiés en 1461, il exhortait les Réformés : "Vous êtes un peuple sans pays, il existe un pays sans peuple. Unissez-vous ! Accomplissez les rêves de vos poètes anciens et de vos patriarches. Allez-y ! Retournez vers l'horizon d'Averroès." Vers la fin de l'année 1461, cette proposition était devenue d'usage courant aussi bien à Genève que dans les autres cités réformées du royaumes de France, parmi les Aristotéliciens intéressés par un retour des Réformés dans la montagne des Maures. Je ne m'étonnerai jamais assez de cette foi superstitieuse qui faisait de cette montagne un lieu saint parce qu'Averroès, le Troisième Prophète de la trinité aristotélicienne réformée, y avait conduit et sacrifié son dernier chameau, sur une omoplate duquel était gravé, disait Kirkwood, un lecteur réformé genevois très bavard, un long 17ème logion que Rome avait enfouit au plus profond de ses catacombes. Le récit était pittoresque, la traversée courte finalement, il ne manquait plus que l'accent et le bruit des cigales pour le rendre populaire.

Comment ça, en décembre il n'y a pas de cigale ?
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeSam 7 Déc 2013 - 13:54

Je suis né Philippus Theophrastus Olricus Von Liechtenste en 1423 ou en 1424 à Liechtenste (en Suisse centrale de l'ouest). Je suis alchimiste, astrologue et médecin suisse, d’expression confuse. Mon dialecte est romand et alémanique mélangé. Rebelle et mystique, je suis à l’origine de pensées très modernes : Certains n'hésitent pas à faire de moi le précurseur de toute science de la médecine et le rénovateur de la médecine et de la chirurgie, de la toxicologie et de la psychothérapie, tandis que d'autres voient, les uns un médiocre imitateur des anciens, les autres un fou ignorant et prétentieux et vulgaire commis de commerce.

La vie luxueuse n’est rien d’autre qu’une certaine mumia agissant comme un baume et préservant le corps mortel des vers mortels et de la corruption, Damoiselle précisai-je l'air hermétique à mon arlésienne.

Citation :
05/12/1461 11:22 : Vous êtes en train de vendre à... je ne sais pas trop qui, en fait, 1 tonnelet de vin Retsina pour 100,50 écus.
Le remède convient également contre la nagazudi de Brest ?
Le.
Pardon ?
Le Nagazudi de Brest. Comme bourrée, c'est la, nagazudi, c'est le.
[...]
Vous dites bien La gavotte de Huelgoat ? Et bien pour le bidule de Brest, c'est Le
Messire de Liechtenbidule-qui-avez-un-nom-parfaitement-imbuvable, permettez-moi de vous dire que je ne suis pas de ces femmes . Je ne vous salue point !

VLAN !


Si la consommation de vin résiné de pin adoucit l'humeur des hommes, préserve du ténia d'Istanbul et du nagazudi de Brest, il révèle également le goût âpre et franc de l'arlésienne.
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Archibald
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeSam 7 Déc 2013 - 19:28

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Leamance
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeSam 7 Déc 2013 - 19:32

Izaac aime 
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Madeline
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeSam 7 Déc 2013 - 19:58

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MessageSujet: [RP] Le Marchand de Genève, Acte III, scène 1    [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeDim 15 Déc 2013 - 18:48

13 décembre 1461. Arles. 412 écus en trois jours. Mes affaires allaient bien. Mais au delà de toute attente, les gens d'Arles étaient très pauvres. Des légumes, du pain, du maïs, du poisson, tout cela partait aisément. Quant aux vins et jambons et fromages, tout cela me restait sur les bras. En désespoir de cause, j'étais donc allé vider ma part de cale sur le chaland. Il y restait pas mal de bois encore, mais j'étais déterminé à le conserver encore un peu. Une loi locale et curieuse en interdisait le négoce et le réservait en monopole aux consuls de la ville. De fait, le marché en était vide. A 3 écus et 70 deniers, le stère était acheté chiche et la miche finalement chère, pour les moyens des arlésiens. Sans bois, les boulangers travaillaient peu et mes petits pains rassis se vendaient 6 écus et 60 deniers, plus cher qu'à Genève, c'était tout dire. Un habitué de la taverne du capitaine Meliandulys, "l'Icthus Arlésien", m'avait proposé une autre explication plus raisonnable que cette sorte de suicide sylvestre : les Arlésiens aimaient faire la sieste à l'heure où la mairie met ses haches en prêt. Je décidai donc d'observer encore quelques jours, cette législative incongruité et je recensai les boulangers de la ville.


Dernière édition par Ulrich von Liechtenste le Dim 15 Déc 2013 - 18:52, édité 2 fois
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MessageSujet: [RP] Le Marchand de Genève, Acte III, scène 1    [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeDim 15 Déc 2013 - 18:49

--Escartefigue a écrit:
Le petit homme s'approcha du robuste marchand helvétique... Il regarda attentivement ce qu'il y avait sur l'étal, faisant mine de s'interesser à quelques babioles.
Quand le vendeur s'approcha, l'air souriant de celui qui va essayer de vous plumer sans que vous vous en rendiez compte, le petit homme s'inclina légèrement se tournant pour que les pratiques alentours n'entendent point se qui pourrait se dire :

Bonjour Maître Marchand, vous avez un fort bel étal. Mais ce n'est pas ce qui m'intéresse... Moi, ce que je cherche pour mon maître, ce sont des grumes, des baliveaux, de la volige, des rondins... Combien en avez-vous dans votre charroi ?

Tout cela dans un souffle et avec le sourire du rapace...
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MessageSujet: [RP] Le Marchand de Genève, Acte III, scène 1    [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeDim 15 Déc 2013 - 18:50

Assurément, il s’agissait un piège. Un homme, petit en plus, et qui venait chercher du bois en sus ! Grumes, baliveaux, volige et rondins ! Balivernes ! Sur le marché d'Arles, cela vous valait les pires tourments et surtout lorsque vous étiez genevois et bon aristotélicien réformé.

Las ! Des grumes j'en ai à Fribourg, des stères même. Vous connaissez Fribourg ? On y trouve toutes sortes d'[...]

J'observais un silence entendu. Inutile d'épiloguer encore sur la certaine bêtise des gens outre Sarine. A l'ombre du Ventoux, l’on n'avait que faire des histoires suisses. Et puis je ne voulais pas faire injure à cette longue tradition d'hospitalité qui avait fait de Marseille la bienveilleuse, cette bonne mère des peuples de toute la Méditerranée et d'ailleurs, cette porte du Levant en Occident ! La fièvre d'Alexandrie d’Égypte n'était-elle pas arrivée par les bordels du vieux port ? Tout comme cette curieuse soupe de poissons qui sent tant la moule et dont, après trois jours, on couvre ici le fumet avec une sauce rouille barbaresque ? Enfin, lorsqu'ailleurs on dépérissait en adoptant le modèle suisse de sa petite maison dans sa vallée, la Provence, ultime et véritable french connection entre les pays d'Oil et d'huile de roche, la Provence, elle, restait le dernier bastion de l'Hospitalité !

[...]

Sauf lorsque l'on était genevois.


L'homme là était trop petit, trop brun, ses sourcils étaient trop broussailleux, son nez et ses doigts trop crochus, pour être honnête.


Las ! Messire, je n'en ai point, le comté m'en interdit le négoce parce que je suis Genevois. Et pourtant !
Un Genevois n'a-t-il pas des yeux ? Un Genevois n'a-t-il pas des mains, des organes, des dimensions, des sens, de l'affection, de la passion ; nourri avec la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé aux mêmes maladies, soigné de la même façon, dans la chaleur et le froid du même hiver et du même été que les Autres ?
Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourrons-nous pas ?


Je n'achevai la tirade qu'en pensée.

Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ?
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Madeline
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeDim 15 Déc 2013 - 20:38

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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeLun 23 Déc 2013 - 12:27

Veille de Réveillon en Arles, les affaires de messire Von Liechtenste, Ulrich de son petit nom, marchent. Quelques fois, comme César, j’aime parler de moi à la troisième personne. Habitué à sa boutique de luxes genevoise et aux vertus du libéralisme mercantile suisse, il avait pris néanmoins un bon mois pour s'habituer aux contraintes de l'Arlésienne. D'abord, avant toute autre chose, en Arles, obtenir patente du Consul de la cité, et le nouveau, messire Afa… Aga.. Afagana… avait la mine pas si tibulaire que ça, pour un homme du cru. Patente communale "buche de Noël" dans la besace, je m'étais donc appliqué à vider le fond de notre chaland, la Belgariade.

Citation :
22/12/1461 22:10 : Vous avez vendu à Alexandra8 10 stères de bois pour 5,00 écus.

Je comptais soigneusement mes 50 écus d'Aix, sonnants et trébuchants, prenant garde de ne pas me faire refiler ces écus hellènes qui ne valent plus rien mais qui se reconnaissaient facilement par la chouette qu'ils portaient sur le coté face.

Bonsoir mademoiselle Alexandra8, ce fut un plaisir.

Elle était charpentier. Elle aimait la buche. Je me promis de lui réserver mes suivantes. L'homme qui était entré quelques instants plus tôt dans ma boutique, lui, était sculpteur de son état. Un Artiste ! Je n'avais pas osé néanmoins, lui demander la nature de son œuvre du moment. Lorsque l'on fait les marchés provençaux, on ne s'étonne jamais assez de ce que l'homme local et pis, la femme locale, est capable de produire d'horrible avec un bout de bois d'olivier. Alors avec une tomme de fromage de Gruyère, allez savoir lorsque MôÔôsieur Crée !

Citation :
22/12/1461 22:00 : Vous avez vendu à Kwik_kwik 1 fromage de vache pour 90,00 écus.

Avec messire Kwik_Kwik, Que le Troisième Prophète ait ses parents en grande Miséricorde ! je me contentais d'une salutation respectueuse à la mode camarguaise. Un simple hochement du chef, nuque raide. Le Gardian, ça file droit. Sans le bruit de la botte, cela se rapproche un peu d'une invitation teutonique. Le client précédent, lui, était voyageur. Cela se voyait à sa tenue… disons pittoresque. Un homme de Saint Bertrand de Comminges ! Il avait vu mon raisin et n'avait pu étouffer son bonheur de dévorer le parfum et l'odeur de son pays.

Citation :
22/12/1461 21:00 : Vous avez vendu à Lolo87 1 livre de raisin de Comminges pour 12,00 écus.

Si Messire est amateur de vendange tardive… m’étais-je permis d’avancer. Mais non ! Lolo87 Que le Troisième Prophète bénisse cette mère qui lui fit 86 frères et sœurs du même nom avant lui !  ne buvait pas de vin. Bien plus tard encore, lorsque j’allais enfin pouvoir rejoindre Morphée, le Grand Capitaine était entré comme le Mistral dans la cornette d’une nonne. Je suis vite inquiet ! Petit, ma chère mère Qu’Aristote, Christos et Averroès soient rassasiés de ses divins bricelets au miel ! m’avait conté l’histoire de ces genevois qu’on avait arrêtés sans autre forme de procès, une nuit, gardés au secret au stade de soule et qu’on n’avait jamais revu depuis. Et à Marseille, il y avait un stade de soule… gigantesque. Il était ruiné parce qu’on n’y jouait plus et Dieu seul sait ce que les maîtres actuels du Comté pouvaient imaginer de cruel pour y tourmenter les genevois avant de les livrer à l’Ogre Romaine dont les croix d’Aristote ornaient toutes les mairies ici.

Ulrich ! Ulrich ! m’avait-il crié ! Tu as encore des munitions ? Déballe tout ce qui te reste !
Capitaine ?
Dépêche toi ! Ils arrivent ! Vite !


Qu’il était beau mon Capitaine ! Qu’il sentait bon l’anisette ce soir là ! Il avait de grands yeux très clairs, où ce soir passaient des éclairs, comme au ciel passent des orages. Il était plein de tatouages ! Sur son bras, le Lion de Juda rugissait son martyr.

Citation :
23/12/1461 02:10 : Vous avez vendu à Meliandulys 3 Boules de neige pour 5,00 écus.

Un dernier coup d'œil sur ma réserve,
Et je te prends ça aussi !

Citation :
23/12/1461 02:10 : Vous avez vendu à Meliandulys 1 buche de bois pour 5,00 écus.

Reste à l’intérieur ! m'avait-il imposé, péremptoire.

J’avais entendu frère Andrew parler d’une curieuse coutume de son pays. On y frappait la boule de neige avec une buche pour la renvoyer sur l’assaillant. Le britannique à l’humour qu’il peut. J’eus juste le temps de baisser le rideau derrière le sombre héraut avant d’entendre la grêle qui s’abattit sur lui. Le genevois est gamin, des fois.


Dernière édition par Ulrich von Liechtenste le Mer 25 Déc 2013 - 19:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeLun 23 Déc 2013 - 23:49

Very Happy j'adore (et pas uniquement parce que le capitaine fait partie de l'histoire)
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeMar 24 Déc 2013 - 10:21

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MessageSujet: [RP] Le Marchand de Genève, Acte III, scène 1   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeMer 25 Déc 2013 - 19:42

La porte Grand Dieu ! La lumière !

Je voyais l’un presser l’autre pendant qu’encombrés déjà, ils se bousculait sur le seuil de mon échoppe. L’un, donc, paraissait frêle et inquiet, l’autre… enivré.

Ils sont toujours là
avait murmuré tremblotant le premier, jetant un regard par dessus son épaule. J’ai toujours souri intérieurement en voyant la crainte qu’inspirait la maréchaussée même quand on n’a rien fait, on a toujours l’impression qu’ils vont vous coller une prune. J’avais moi-même pris le parti des lâches : bravadant en public et discret devant l’hirondelle. Casqués et plumés, les épaules couvertes de cette courte cape noire et hautes chausses blanches à soulier vernis noirs, ça leur donnait un peu l’air migrateur, je trouvais.

Héhéhé ! Ma bonne tête ! C’est craintif comme une rosière ! On n’résiste pas à son charme ! Mais tes valises, mon beau Marcel, moi j’te les transporterais… A pieds, à g’noux, n’importe comment et n’importe où !
ouai…


C’était l’aube de l’Anniversaire du Second Prophète ! Bénis soit ses Trois saints P’tits Clous ! Et la scène était truculente. Entre chiens et loups, j’avais là, un corniaud, un braque mêlé bouledogue d’Origine non Contrôlée et quatre louves grises mi pintades provençales. Elle étaient venues frapper mon volet clos un peu avant l’heure canoniale de la première Messe.. M’étonnant qu’une loi n’interdisse pas l’ouverture des magasins ce 25 décembre, j’avais néanmoins ramené ma fraise illico sans autre forme de procès. Elles brandissaient leur note sous mon nez, elles tenaient impérativement, mes quatre louves affamées, à échanger leurs cadeaux reçus la veille. En l’espace de deux mois et une bonne semaine de réclame en Arles, j’étais devenu, avec l’accent, MÔsieur Ou-le-riche, fournisseur officiel du père Noël en Provence et l’On venait depuis Brignoles chercher chez moi, sa petite buche de Noël, son petit cochon de lait, ses salaisons, ses fromages fins, son petit Bourgogne et son grand Champagne.

Révolution des regards pendant que, entendu, je sors la commande du beau Marcel.


Citation :
25/12/1461 08:00 : Vous avez vendu à Ma* 2 jambons de Parme pour 190,00 écus.

* Les noms ont été changés pour préserver l'anonymat des personnes. NdR

Ils étaient magnifiques ! La couenne braisée transpirait de miel. Le secret du Prosciutto di Parma commençait par une délicate sélection des porcelets ; seulement des cochons d’italiens de races sélectionnées, ayant un poids d’au moins trois cents livres, leur alimentation était rigidement contrôlée. Du Maïs suisse, c’est le plus gras. Certaines vilaines langues affirmaient à ce propos que si les milanais franchissaient si régulièrement le col du Saint Gothard pour venir piller les petits cantons alémaniques, il ne fallait pas y voir d’autres raisons.

Bas les pattes Bon Dieu !
se braque brusquement le bouledogue du corniaud. Il faut suivre, je sais. La salive à la babine envieuse, une louve pintade s’est approchée trop près.
Ces machins là, c’est pas fait pour les pauvres ! Elle tremble comme une feuille.
Il s’emporte.
Et l’Autre ! La rombière ! La gueule en gélatine et saindoux, trois mentons et les nichons qui déballent sur la brioche !
Mais qu’est-ce que vous êtes venus foutre sur Terre ? Vous n’avez pas honte d’exister !

Mais je (…)
Tais-toi ! Tais-toi !
(…)
Allez r’niflez moi-ça si ça sent bon ! Vous qui bouffez qu’du boudin à la sciure et qui buvez qu’l’eau du puit ! Vous en avez pour trois s’maines là d’dans ! Et ben Allez-y ! Vous êtes huit bras on n’est qu’deux !
(…)
Regarde-les tiens ! Elles bougent même p’us… P’is après ça, elles iront aboyer contre le marché libre. Salauds d’pauvres ! Et vous les affreux, j’vous ignore, j’vous chasse de ma mémoire ! J’vous balaie.

Le comté de Provence restait caractérisé par la médiocrité du niveau de vie moyen de ses habitants. Les érudits s’y comptaient sur les doigts de deux mains. Cela se traduisait notamment par une faible consommation alimentaire de produits de luxe, à laquelle s'ajoutaient des problèmes de malnutrition, une faible espérance de vie et un taux encore élevé d'analphabétisme. On pouvait y associer une forte décroissance de la population (entre la Guerre d’Armoria de Mortain et aujourd’hui, en l’espace de deux ans, sa population étaient passée de 658 à 422 habitants) une répartition particulière des divers secteurs de l'économie, un secteur rural très important (alors même que les chantiers de son puissant arsenal étaient à l’arrêt, que le comté ambitionnait d’en construire un nouveau à Toulon on se demandait bien pour quoi faire d’autre qu’un ornement de prestige) et une composition spécifique de la balance commerciale (la réglementation pointilleuse et tatillonne interdisait de fait tant la construction et l’exportation de navires que le négoce libre des produits de première nécessité comme le bois, qui manquait dramatiquement aux boulangers qui ne produisaient que peu de pain, à des prix genevois alors même que le salaire de la mine était de deux écus plus faibles qu’en Confédération helvétique). Ce sous-développement endémique provoquait des tensions sociales notables et faisait le lit de la plus parfaite vulgarité.
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeVen 3 Jan 2014 - 21:06

La jeune femme était apothicaire et médecin. Elle était polie et ne s'était guère attardée.

Citation :
01/01/1462 19:10 : Vous avez vendu à Avienda 2 Fleurs Pavot Blanc pour 3,00 écus.
01/01/1462 19:10 : Vous avez vendu à Avienda 1 Brin de Romarin pour 0,25 écus.

Je demeurais soucieux. On parlait dans la presse de nouvelles fièvres. A Montélimar, on avait découvert des malades glaireux. C'était l'année dernière à la même époque qu'un navire avait ramené la peste alexandrine à Marseille. L'épizootie partie de là, avait frappé toute l'Aristotélité. J’empaquetais les fleurs de la damoiselle dans la dernière page de l’AAP. Il y avait un petit article, très court qui annonçait l’arrivée prochaine du Mystère Antique de Séleucos, l’Abaque. J’étais saisi d’un mauvais pressentiment et je pressais la main fraiche de la jeune femme. J’étais prêt à parier que ce trésor arriverait par bateau… A Marseille.

Prenez soin de vous, Très Chère Mademoiselle. Je gage que bientôt l’Abaque sera dans les quartiers nord de Marseille et qu’il y aura fièvres !
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeLun 6 Jan 2014 - 21:56

Avec le bruit des cigales et l’accent, les plus grands drames, ça passe toujours. Il était u-neu fois… en Arles. Je peux témoigner, j'ai vu la scène.

Vous êtes le propriétaire de cette taverne ?
Oui oui, l’ichthus genevois, c’est moi le patron, oui.
L’ichthus genevois ? L’ichthus genevois en Arles… Laissez-moi un peu rire, doucement… Oui parce que vous savez, le poisson genevois en Arles, ça c’est une cuisine un peu spéciale, vous savez…
Le poisson genevois, c’est très bon !
C’est peut-être très bon, mais bon, ici, j’ai connu le… Avant c’était une taverne qui s’appelait "A la vraie bouillabaisse" !
Ah ben je sais, je suis au courant… J’en ai entendu parlé, oui…
Vous avez l’air de dire j’en ai entendu parlé avec un air qui me déplait souverainement, Mo Sieur ! Nan, nan, nan, Mo sieur, pourquoi riez-vous de ça parce que..
Nan, nan ! Ecoutez !
Nan, nan, y’a pas d’écoutez Mo Sieur, y a pas de quoi rire, Mo sieur !
Permettez !
Je permets Mo Sieur… Mais vous me parlez de poisson genevois, nous sommes en Arles, c’est la vraie bouillabaisse, Mo sieur !
Oui, mais justement, il paraît que le patron, enfin, l’ancien patron…
Vous l’avez connu vous ?
Non, mais j’ai entendu dire que sa bouillabaisse, elle mijotait sur du bois d’importation, avec du poisson d’importation, parce qu’en Arles, on manquait de tout et…
Ahh ! Mo Sieur, je ne vous permets pas de dire du mal d’un Mo Sieur qui fait la bouillabaisse en Arles !
Nan, nan… Je ne me permets …
Votre poisson genevois…
Écoutez ! Je ne me permettrais pas de dire du mal d’un mort !
D’un mort ?
Ben oui…
Ah parce qu’il est mort ?
Ben oui, j’pense bien…
Ahah ah ! Ah mais laissez-moi rire ! Mo Sieur !
Et ça vous fait rire ? La Provence compte plus de morts que de vivants et ça vous fait rire ?
Oui, ça me fait rire, oui… Le patron de l’ancienne taverne, c’est moi ! Alors vous comprenez, je ris !
Ah ben il est content d’être mort alors ! Parce que comme ça il paye pas d’impôt lui !
Vous me prenez ma taverne, vous allez me prendre ma femme et ma belle mère aussi ?

La cuisine au beurre ne passe pas au pays de l’huile d’olive.
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeLun 6 Jan 2014 - 23:59

Very Happy
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MessageSujet: [RP] Le Marchand de Genève, Acte III, scène 1   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeDim 12 Jan 2014 - 15:04

L'origine précise de l'absinthe est incertaine. En Égypte ancienne, l'usage médical d'extraits d'absinthe est mentionné dans le Papyrus Ebers (entre -1500 et -1600). Pythagore et Hippocrate (460-377 av. Petit Christos en pagne.) parlent d'alcool d'absinthe et de son action sur la santé, son effet aphrodisiaque et sa stimulation de la création. Les Grecs anciens consommaient également du vin aux extraits d'absinthe, absinthites oinos. Le poète latin Lucrèce, au début du livre quatrième de son ouvrage De la nature des Choses, mentionne les vertus thérapeutique de l'absinthe, que l'on fait boire aux enfants malgré l'amertume du breuvage grâce à un peu de miel au bord d'une coupe.

Ce n'est que vers la fin du XVe siècle que l'on retrouve la première trace attestée d'absinthe distillée contenant de l'anis vert et du fenouil. La légende veut que ce soit le célèbre Réformeur Andrew Largs qui ait inventé la recette vers 1462. Les travaux de Marie-Claude Delahaye et de Benoît Noël ont montré qu'il n'en était rien et que cette recette était celle d'une rebouteuse suisse dans le canton de Neuchâtel : Henriette Henriod pour M.C. Delahaye ou Suzanne-Marguerite Henriod pour B. Noël. Celle-ci avait mis au point la première recette d'absinthe, qui était un breuvage médicinal, pour ensuite m’en remettre le secret dans des circonstances que je n'éclairerai pas ici. Cette question ne semble toutefois pas définitivement tranchée.
Quoi qu'il en soit le Réformeur, bouilleur de cru et croqueur de trognes Largs acquiert la recette auprès de moi-même vers 1459 et ouvre la première distillerie d'absinthe à Genève en Suisse. On trouve dans le Grand Livre des Pestacles de ce dernier la première recette d'absinthe apéritive, datée de 1460. Pendant quelques années, l'absinthe reste une boisson régionale essentiellement consommée dans la région entre Pontarlier le Val-de-Travers et Genève qui devient la capitale de l'absinthe.

L’absinthe connut un vif succès en Arles, dès l’arrivée des Pères Pèlerins genevois. Mais elle fut accusée de provoquer de graves intoxications, ayant probablement alimenté la folie de certains Podestats provençaux de l'époque. Dès 1462, la Ligue anti réformée des Ultras et l'Église romaine, se mobilisent contre « l'absinthe qui rend fou ». Leur mot d'ordre : « Tous pour le côte du Rhône, contre l'absinthe genevoise ». Au début de 1462, le Conseil comtal provençal fait voter trois mesures :
1. interdiction de l'absinthe,
2. déclaration d’indésirence des réformés,
3. arrachage de tous les plants d’anis dans le comté,

Dans les faits, la Prohibition dopa immédiatement la consommation des provençaux coûtumiers des stupidités législatives locales et ayant développés en résistance une certaine culture de l’Illégalisme. Des Absinthes frelatées ne titrant guère plus de 30° furent fabriquées par quelques provençaux peu scrupuleux qui n’arrivent pas néanmoins à l’excellence de la fée verte genevoise. Mais la mode est lancée. Andrew Largs, davantage soucieux de la qualité du produit, considérant la pénurie d'anis, reformule la recette clandestine et invente le premier anisé arlésien de qualité suisse à connaître un succès presque équivalent à celui de l'absinthe.

Citation :
11/01/1462 16:50 : Vous avez vendu à Andrew_largs 10 Fleurs d'Anis pour 0,15 écus.
11/01/1462 16:50 : Vous avez vendu à Andrew_largs 10 Fleurs d'Anis pour 0,15 écus.
11/01/1462 16:50 : Vous avez vendu à Andrew_largs 10 Fleurs d'Anis pour 0,15 écus.
11/01/1462 16:50 : Vous avez vendu à Andrew_largs 10 Fleurs d'Anis pour 0,15 écus.
11/01/1462 16:50 : Vous avez vendu à Andrew_largs 10 Fleurs d'Anis pour 0,15 écus.
11/01/1462 16:50 : Vous avez vendu à Andrew_largs 5 Fleurs d'Anis pour 0,15 écus.

J'étais pétrifié. La crainte de la maréchaussée comtale et des gardes du cardinal m'inspirait des abîmes de hantises. L’Écossais, lui, était habitué aux proscriptions de toutes sortes. On dit que chez lui, près de Thulée, pour quelque obscure raison, le roi Anglois interdit un jour le port des vêtements féminins aux hommes ce qui par défi en retour, modifia considérablement les haut-de-chausses traditionnels. Il ne semblait manifester aucune prudence et tâtait et sentait chaque fleur, y prenant un temps infini. Pressé, j'osais un furtif,

Fenouil ?


Dernière édition par Ulrich von Liechtenste le Dim 12 Jan 2014 - 15:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeDim 12 Jan 2014 - 15:08

Very Happy tip top)
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeDim 12 Jan 2014 - 17:54

Tout simplement excellent Smile
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeDim 12 Jan 2014 - 19:04

^^
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MessageSujet: [RP] Le Marchand de Genève, Acte III, scène 1    [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeJeu 20 Fév 2014 - 10:39

Extrait du journal d'Ouleriche. 28 janvier 1462 (...)

Désormais, le marché de luxe était sombre. On se pressait toujours un peu, mais dans ma cave, discrètement.



Citation :
27/01/1462 05:00 : Vous avez vendu à Max_xyl 1 fromage de Gruyère pour 100,00 écus.

J'avais dû tirer mon rideau après qu'on m'ait brisé ma vitrine et décoré mon volet d'un triste graffiti tracé à la peinture rose. Réformés Dehors ! était-il écrit à côté d'une croix poissonnée grossièrement barrée d'une paire de couilles digne d'un taureau camarguais. Je ne sortais plus beaucoup depuis cette nuit de cristal. Des chevaliers teutoniques, sombres spadassins sanguinaires à la soldes d'un château d'Aix devenu littéralement paranoïaque, étaient arrivés du Nord pour en découdre avec la petite communauté des pèlerins. On m'avait même parlé la veille d'une sorte de pogrom à la sortie de la ville. L'armée du capitaine Gilgalil avait, dans un large mouvement contournant et va-et-vient, meurtri deux réformés près du mas des flamands pendant que dans la rue, quelques uns hurlaient leur haine fétide. Tristes vêpres Maxiennes ! La Renaissance spirituelle et politique de la Provence – après une si longue léthargie – commençait, au moment même de l’émancipation et l’émigration des Réformés. La reconnaissance de l’égalité de tous les hommes, à commercer et louer Dieu comme il leur plaisait apportait ailleurs à cette époque, des forces puissantes ; Genève avait montré la voie, elle demeurait l’une des cité les plus populeuses et actives à l’Ouest du Rhin. L’Humanisme Réformé faisait partie de ces forces nouvelles. Avec lui, un levain nouveau pénétrait les sociétés engourdies de l’Aristotélité et l’aidait à Renaître après un millénaire obscur.

On ne peut refuser aux romains le droit de penser que ce mouvement et ses résultats furent néfastes ; c’est une question d’opinion. Mais il est de fait que l’essor historique de la Confédération en cette seconde moitié du XVème siècle ne peut être dissocié de l’essor historique des Aristotéliciens réformés. La participation de Genève au développement économique de la vallée du Rhône depuis 1458 environ est, dans une proportion considérable, l’œuvre des Réformés qui avaient des comptoirs en Dauphiné, à Montpellier, Barcelone et plus loin dans la vallée de l'Ebre.

Le pogrom des Vêpres Maxiennes perpétré contre la population réformée d’Arles, merveilleux bouc émissaire du temps, était étroitement lié à la crise qui rongeait le régime marquisal confisqué par une clique d’édiles débiles que les fièvres alexandrines de 61 et cette année ne semblaient pas vouloir réduire. Là, les 10 plaies se cumulaient. Seigneur, ayez pitié de Nous.


Citation :
Le conseil du Comté

-- Place vide --
-- Place vide --
1. Fred1003
AVP
2. Max12 (Comte)
AVP
3. Tess.
AVP
-- Place vide --
4. Timothee_octavin (Procureur)
AVP
5. Darkangelnb (Juge)
PEUPLE
6. Chentyt (Bailli)
PEUPLE
7. Aradias (Commissaire au commerce)
PEUPLE
8. Gigagil (Prévôt des maréchaux)
PEUPLE
9. Keira. (Connétable)
PEUPLE

Ah ben non en fait, ça fait que neuf.

Citation :
Informations sur le comté -
Population : 445
Prestige : 0 ½
Langue : Français


Dernière édition par Ulrich von Liechtenste le Jeu 20 Fév 2014 - 10:40, édité 1 fois
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MessageSujet: [RP] Le Marchand de Genève, Acte III, scène 1    [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeJeu 20 Fév 2014 - 10:39

Extrait du journal l'Ulrich von Liechtenste, camelot ambuleur de la compagnie de commerce international lémanique, size à Genève sur le Rhône. 20 février 1462. Préviously dans « le marchand de Genève, Acte III sc.1 » … pas grand chose à vrai dire.

Penser à souhaiter un bon anniversaire à ma sœur.
[...] Depuis quelques semaines, la petite ville d'Arles qui compte presque 150 âmes et quelques ânes en plus, s'est grossi de deux armées. Je les vois en regardant tous les matins par ma lucarne. Il y a le capitaine Gigagil, qui commande la compagnie de l'Harmatan. Il est tout de vert vêtu et ne se promène jamais, dit-on, sans un petit prie-Dieu, sur lequel il pose son pied en riant à grands éclats lorsque ses spadassins navrent l’un des nôtres. Ses soldats sont patibulaires, surtout depuis qu'il a baissé l'oriflamme provençal. Dans les murs, l'Harmatan ressemble davantage à un bande franche de sodomites du Trentin. La compagnie du capitaine Vikentios de Loestilla, qui est gros aristocrate savoyard, campe, elle, hors les murs, dans les faubourgs. Elle aussi a baissé son pavillon ducal. Il faut dire que les prestiges de Provence, qui est presque nul, et savoyard qui ne l’est guère moins, apportent plus de désagréments que d’avantages. Les deux troupes gardent scrupuleusement les portes d’Arles. On tue dans les fossés dès qu’on prend un réformé. Je connais deux frères et une sœur qui ont fait l’aller-retour chez Titus, depuis la Noël. Deux mois déjà. Soit 60 jours. Une miche de pain par jour pour chaque soldat. 60 miches de pain depuis Noël par soldat. 6 écus la miche, 360 écus par soldat pour la tête à Sanctus qui a déjà fait 2 fois le pèlerinage du Ciel et revient toujours ici-bas comme Dieu n’en veut pas. Il faudra que je demande à La Hire combien l’on compte de coups d’épée dans Sanctus. Multiplié par 360 écus, la tête du primus inter pares coûte cher aux provençaux qui paient sagement leurs impôts et des taxes sur leur négoce, pour les caprices belliqueux d’un parti Maximaliste romain.
[…] J’ai reçu hier deux pigeons de Genève. Le duc de Savoie et sa suite viennent faire bonne paix avec la République et sceller la Trêve de mars 59. Ils n’ont plus d’argent et viennent en emprunter à Genève, les caisses du duché ont été pillées par le commissaire au commerce, Aubenard de Belley, sa maîtresse, Dame Arwenn et le bailli qui se sont enfuis en Franche Comté, les charriots plein de pierres et d’or. J’ai vendu un de mes champs 450 thalers.

[…]
Dolomites.*
Pardon ?
On dit dolomites, du Trentin, sodomites, c’est autre chose.
Vous êtes sûr ?
Tout à fait sûr !


* : Mais qui donc reprend ainsi Ulrich de Liechtenste qui écrit à la lumière avare d’une bougie, la plume solitaire ? Mon lecteur le saura peut-être en lisant le prochain épisode des aventures du marchand genevois En Arles. Déjà 15 posts et 395 vus ! Soit 26 vus par post ce qui fait toujours nettement moins que la tête à Sanctus en écus par provençal.
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MessageSujet: Re: [JdR] Le carnet d'Ulrich   [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeSam 22 Fév 2014 - 8:47

Izaac aime 
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MessageSujet: [RP] Le Marchand de Genève, Acte III, scène 1    [JdR] Le carnet d'Ulrich Icon_minitimeMar 4 Mar 2014 - 14:15

[…] J'entends les bruits des bottes et des éperons. Je n'y avais pas prêté attention la veille. Ce matin, il y avait foule à Arles. La « Provence » se « libérait » des infectes genevois que nous étions en se donnant à des condottieres étrangers et des princes de l’Église de Rome. Le gros savoyard, Vikentios, engraissait le marché d'Arles depuis plus de deux semaines. Une petite armée marseillaise, commandée par un juvénal et joli militaire du cru de quelques 17 ou 18 ans, avait pris la place de celle du capitan Gigagil parti affronter sa Comtesse Illustre ; enfin, une troisième se paraît de l'hermine bretonne. Le capitaine Blotus1er parlait fort et armoricain. L'Armorique, c'était un rêve ! On y mâchouillait éternellement je ne sais quoi de mou qu'on crachait sur le sol en guise de chique. On y portait de grands chapeaux ronds, on y domptait les plus puissantes montures des mers et on y dévorait la viande à la broche, rôtie de la barbe au cul, à pleine dent, rotant au Chouchen, cet alcool curieux propre à cette contrée sauvage. L'Armorique débarquait en Provence ! Cardinal nous voila ! La soldatesque étrangère venait assurer la souveraineté du petit comté qui s’était offert l’Abaque et sa comtoise compagnie, en promenade ces jours à Genève, d’où me venait les nouvelles les plus alarmantes. L’Archevêque de Besançon y avait établi son règne avec le titre de Guide Suprême et les écus de Starkel de Saint Arkel, coquillard sans autre cœur que sa bourse. Le royaume de Lotharingie recouvrait désormais toute l’Antique Burgondie. Le rêve du Téméraire contre lequel s’étaient tant battus les suisses, était entre les mains de la puissante famille des Sparte et leurs affidés qui l’emportaient au Jeu des Trônes de Nancy à Aix.[…]

demokratelezh !
Que dit-il ?
Il dit qu'ils viennent nous apporter la démocratie.
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