RP "Je suis Genève"

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 1 : Le Léman

La porte était restée ouverte.
Nul besoin de l’enfoncer, juste la pousser légèrement.

Ils sont rentrés, se sont installés et ont décidé de faire de Genève un trophée de guerre et, dans leur projet, de l’intégrer progressivement à leur empire.
Leurs bottes crottées sont venues souiller nos rues balayées quotidiennement avant eux.
Leurs tentes ont envahi nos champs mais le blé n’y poussera pas plus blond.
Leur roi a posé son cul à l’avoyrie, un siège qui ne revient pas à celui qui fait le siège.

Ma tolérance et mon sens de l’accueil ont toujours étaient ouverts à la nouveauté.
Nul besoin de vous dire qu’aujourd’hui, face à une presque indifférence générale, j’ai juste envie de pousser un cri, brutalement, viscéralement…

La guerre, c’est comme le bilboquet. Si on ne tient pas le manche, on s’emmerde.
C’est pour cela que Mad ne fait plus la guerre depuis des années.
La guerre, c’est suivre une envie, la fleur au fusil et ne pas mesurer le temps que cela va prendre.
C’est pour cela que Mad préfère rester dans sa chaumière modeste au bord du Léman, à apprécier le temps.

Elle ne juge pas les envies des uns et des autres.
Ce qu’elle juge, c’est les débordements des envies, les conséquences qui viennent impacter sa sérénité et celle de certains.
La liberté des uns s’arrête là où…

En cette fin d’année, la Mad broie du noir.
Elle est là, assise sur son perron à regarder le lac, seule consolation du moment.
Lui, au moins, lui murmure son histoire et elle la comprend sans devoir réfléchir si c’est du nominatif ou de l’accusatif.
Lui, au moins, la porte, l’embrasse et la berce avec la douceur d’une mère et la sagesse d’un père.
Lui, au moins, lui donne la force d’hurler :

- JE NE VIVRAI JAMAIS EN GERMANIE !
JE NE SERAI JAMAIS SUJET DE WAKJ… WAKLA… PUTAIN, IL S’APPELLE COMMENT DEJA CE CON ?

Bref, le Léman la calme.

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 2 : Va bouffer chez ta mère

Elle est là, elle monte. Non, ce n’est pas la colère, mais Mad qui monte les escaliers.
Dans son grenier, entre ses robes de cocktail, de soirée, d’apparat et bien d’autres merveilles, trône un coffre.
Ses mains se transforment en pelles et son baluchon en bourse XXL.
La descente de l’escalier se fait difficilement. Faudrait inventer la monnaie papier, c’est moins lourd…
Le marché est trop abondant et le Suisse trop près de ses sous.
Qu’importe… Il faut que Genève se bouge puisque ailleurs, on ne semble pas bouger pour elle.
En un temps record, elle circule entre les étals et dépense sans compter.
Quelques teutons ont ouvert des échopes.
Vider le marché de son bois…
Appauvrir cet étalage d’abondance.
Affamer…
Ouais, affamer…
Elle n’a que cette idée en tête depuis que les loups sont rentrés dans sa ville.
Qu’ils crèvent de faim. Qu’ils crèvent tout court !

Elle est là, elle monte. Non, ce n’est toujours pas la colère mais Mad qui remonte dans sa charrette avec ce qui pourrait nourrir trois armées.

Coche cocher ! Coche !

Elle s’en va alors poser une affiche devant l’avoyerie

Citation :: Genevois, Genevoises,

Je viens de faire un grand ménage sur le marché.
Je compte sur vous pour ne pas l'approvisionner en bois car il est quelques boulangers "pas d'chez nous" qui ont ouvert une boulangerie.
Aussi, montrons-leur de quel bois on se chauffe.

Pour nos boulangers, les nôtres, les vrais, je les encourage à suspendre leur production.
Que ceux qui cultivent le maïs se fassent connaître afin de pourvoir mettre en place une vente "entre nous" et nominative sur le marché.
Si vous ne possédez pas de champ, vous pourrez contacter un cultivateur ou moi-même et je vous vendrai à prix raisonnable de quoi vous nourrir.

N'oubliez pas de vider vos tavernes aussi.

Que les loups s'affament et rentrent en Germanie car nous ne sommes pas les mamelles de wajk... wakl... comment il s'appelle déjà ce con ?

Et n'oubliez pas "Genève, c'est nous !"

Madeline Wood

Peut-être que cela ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau.
Peut-être que seule là, face à eux tous, elle ne fera pas le poids.
Mais au moins, elle ne sera pas restée là, les bras ballants.

Elle est là et elle monte. Oui, là, c’est la colère qui monte.

- VA BOUFFER CHEZ TA MUTTER CONNARD !!!

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

--Aelig. a écrit:: Quelque part ailleurs dans la terre du Milieu, dans un contrée lointaine, très lointaine.
La panosse rose flottait à l'aube ensoleillée de ce nouveau jour.
Aëlig, sergent fourgon à bagage pour l'occasion, égrainait des épis de maïs lorsqu'arriva un pigeon qui vint chuchoter à l'oreille. Il resta immobile pendant une minute et sembla perdu, puis, il continua ce qu'il était en train de faire, mais sembla préoccupé avant de finir par lâcher cette phrase qui deviendra par la suite célèbre :

-Oh pitain ! On a oublié la Madeline !

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 3 : Faire un bide face aux gros bides

Vous savez ce qu'est le principe des vases communicants ? C'est simple : vous videz d'un côté et ça se remplit aussitôt de l'autre.
Le marché genevois fonctionnait exactement comme ça. A peine avait-elle vidé un rayon qu'il se retrouvait plein quelques minutes plus tard.
Ce n'était pas l’œuvre des Teutons. Tout était prétexte à faire profit pour les Genevois...

Bref, la tentative de Mad se soldait par un échec. Trop de pions encerclaient la reine et il manquait cruellement d'un roi pour la soutenir.

Y'avait bien son chat Moustache qui passait ses journées à faire aboyer les bergers allemands, mais sinon on ne pouvait pas dire qu'une résistance active s'organisait.
Limite si elle ne passait pas pour une folle, la Mad...

Mais la folie étant l'attribut des génies, elle n'aura de cesse de manifester sa Gen"f"ialitude face à l'oppresseur.

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

--Aelig. a écrit:: Un coucou suisse se posa ce matin. Un héros de l'aéropostale genevoise : Celui-ci avait franchi la barrière des Alpes à des températures extrêmes et frôlé plusieurs fois la collision dans les sommets, tant son petit corps avait été alourdi par les stalactites.
Il mourut deux trois secondes après s'être posé devant les pieds de Madeline, mais avec l'honneur d'avoir accompli son devoir.

[hrp]A Madeline, Reine Bacchanal de Genève

Ma chère infirmière,

Peux tu me diligenter de toute urgence un Saint-Bernard avec une trousse de premiers soins et un tas d'onguents et potions.
Hier soir, j'ai joué une petite sérénade en bas des murailles (avec mon cor des Alpes), à l'attention d'une jolie milanaise, qui elle se trouvait en haut.
J'en ai pris pour cinq jours...La dame n'était pas mélomane.

Affectueusement,

Aëlig.

PS 1 : J'ai beau être matinal, mais j'ai mal.
PS 2 : Si tu pouvais également joindre à l'envoi une épée. J'ai égaré la mienne.[/hrp]

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 4 : SOS Madecin

Elle jette ses gants et s'appuie contre le mur. Faisant fi des conseils d'Amel, elle retient ses larmes...
Perdre un patient est toujours une épreuve. Chaque fois que la mort remporte le combat, c'est un peu de vie qui s'échappe. Chaque dernier souffle lui fait manquer d'air.
Que c'est dur de s'avouer vaincue.
Son pied appuie alors sur la pédale et le mécanisme ingénieux fait soulever le couvercle. Elle peut à présent balancer les restes d'un corps que même Moustache fuit, tant il a été éprouvé par une tentative de réanimation musclée...
Elle lave le rouleau à pâtisserie rougi par le sang.
Elle balaie les plumes qui ont volé partout dans la cuisine.
Elle se rattrape in extremis à l'évier après avoir glissé sur le gésier qui sous le choc d'un coup de défibrillateur "mad in Genf" avait volé hors du plan de travail pour atterrir sur les dalles.
Elle ne fera pas d'autopsie, elle n'aime pas les puzzles.
Elle se plante alors devant le buffet, pose la main sur son panier d’œufs et lève les yeux au ciel, façon Cyndie qui aurait un truc vachement grave à annoncer à Brian là, dans la cuisine...

- Ses blessures étaient trop sévères. J'ai tout tenté pour sauver votre père, mais malheureusement... Je ... Je suis désolée...

Elle met alors les mains dans les poches et y retrouve le message que le coucou avait apporté. Elle le parcourt. La gravité se lit sur son visage.
Y'a des jours comme ça où les urgences se succèdent à un rythme de dingue.
Elle n'en perd pas son efficacité pour autant.
D'une main experte, elle confectionne la trousse. Elle y rajoute même quelques bonbons au miel et un doudou en poils de marmotte pour le moral d'Aëlig.
D'un pas alerte, elle va dans sa salle d'armes et s'empare d'une épée qu'elle emballe dans du linge blanc.
Elle ficelle le tout et pense même à frisotter les bouts du ruban avec sa paire de cisailles.
Lui reste à trouver le porteur...
Son pied appuie sur la pédale et le mécanisme ingénieux fait soulever le couvercle...

- Mad a dit : "VOLE ! "...

Et là...
ET LA.............
Ben faut pas déconner non plus... On est à Genève, pas à Lourdes !

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 5 : Genève 1508

Le Suisse est lent et l'Allemand est tenace. Mixez les deux et vous obtiendrez le siège le plus long du millénaire. Et comme rester longtemps assis donne des hémorroïdes, je ne vous raconte pas comme on va avoir mal au cul...

Nous sommes en 1508 et Mad, même si elle a toujours le staïle, a quand même pris un sacré coup de vieux.
Mais le chignon est toujours soigné et la robe classieuse, même si signée H. Boss...
Au bout de 40 ans, le Roi des Germains a pris du bide et s'est laissé pousser la moustache.
Il lui aura quand même fallu pas mal d'années avant qu'il ne se mette à parler une vraie langue et nouer le contact avec la population genevoise.
La scène à laquelle vous allez assister est une pure tragédie.
Wajkl... Wajk... Wawa quoi... n'a pas le moral. Il pense à Frida.
Frida la blonde.
Frida la bavaroise.
Frida... son amour de jeunesse.
Il se confie à Mad, qui, vous le noterez rapidement, n'en a strictement rien à battre.
Cette scène, elle se déroule dans la tête de Mad durant une nuit de janvier 1468.
Cette scène est son cauchemar...

Espérons qu'il ne s'agisse pas d'un rêve prémonitoire.

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 6 : Dis, quand t'en iras-tu ?

Citation :: Voilà combien de jours, voilà combien de nuits
Voilà combien de temps qu'ils sont venus ici ?
On m'a dit cette fois, ce ne sera qu'un mirage
Aussitôt arrivés, ils referont bagages
Nouvel an tu verras, ils seront écœurés
Nouvel an c'est promis, ils se seront barrés.
Nous irons voir ensemble leurs ombres évanouies
Et déambulerons dans nos rues assainies !

Dis, quand t'en iras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus.

Détournement de "Dis, quand reviendras-tu" de Barbara

Tout en faisant la poutze, la Mad chantonne telle une soprano tristounette qui n'a pas le "smile".
C'est pour dire comme ça va mal...
Elle regarde sa panosse et réalise dans quel état elle se met :

- De Déos !

Elle lâche tout, paniquée.

- DEPUIS QUAND J'FAIS L'MENAGE MOI ?????

Elle se précipite à la fenêtre, terrifiée et hurle encore en direction de l'Italie :

- REVENEZ ! J'EN PEUX PLUS !

Un soldat teuton passe alors par là et la regarde, interdit, car regarder c'est pas verboten.

- NON, PAS TOI ! TOI TU RETOURNES CHEZ TOI !

ça fait beaucoup de "toi" sous ce toit non ?

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 7 : ça cause le quoi à Périgueux ?

Au petit matin, les Germains s'en étaient allés. Déos avait eu pitié de Mad et avait entendu sa litanie.
Seulement Déos est joueur...

Citation :: 08/01/1468 Révolte à Genève ! Tytus prend le pouvoir

Un Gaulois... peut-être. Ou alors un malade du typhus qui avait le rhume. Ou alors un Gaulois, atteint du typhus qui avait le rhume...
Quelle langue parlait-il celui-là ? Pour le moment, on n'entendait rien et on ne lisait rien.

Mad savait juste qu'il venait de Périgueux.
Mad n'avait jamais posé un talon à Périgueux.
Mad n'aimait pas ce nom de ville qui sonnait "autour des gueux" à ses oreilles.

Quoiqu'il en soit, ce matin, le Germain avait été chassé par un gars qui visiblement n'était pas très prolixe...

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 8 : Au suivant !

Citation :

Tous à la queue leu leu, ils toquaient un à un
A la porte de Genève...
AU SUIVANT ! AU SUIVANT !
Et moi de mon perron, je tentais de deviner
Qui sera le suivant... du suivi qui suivait...
AU SUIVANT ! AU SUIVANT !

Librement inspirée de la chanson de J. Brel

Mad ne saura pas quelle langue parlait le "périgourdasse". Car ce matin, c'était le retour en force de la langue si suave, si sensuelle, non pas de Waka Waka, mais d'une Wakette Wakette...

Citation :

Révolte à Genève ! Yannah prend le pouvoir.

Mais, l'un dans l'autre (beurk... si vous êtes visuels), aucun d'eux ne s'exprimaient, cela va de soi...

Par contre la Teutonne, ça avait l'air du genre "Ich bin da, je reste là".
Elle nous avait placardé dès l'aube 4 offres d'emploi pour la milice à 20 écus...

Tenaces les Allemands... TENACES !
Mais... pas locaces !

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 9 : il est peut être temps

Le bilboquet, vous vous souvenez ? Si vous n'en tenez pas le manche, vous vous emmerdez.
Sur son perron, la Mad observait tout le binz qui se passait dans le port.
Des coups de canon, des craquements sourds et des glouglous.

Depuis l'heure du goûter, ça canardait et les carpes restaient muettes d'étonnement quand les planches tombaient.

Citation :: 13/01/1468 16:02 : Le bateau Gutemberg a coulé
13/01/1468 18:01 : Le bateau La Libertad a coulé
13/01/1468 22:01 : Le bateau Le Trident a coulé

Sur son perron, la Mad observait et une grande lassitude l'envahissait.

Elle ne tenait pas le bilboquet mais était aux premières loges d'un spectacle aussi désolant qu'absurde.

Elle se fit un thé et emmitouflée dans sa couverture, àvec Moustache à ses côtés, elle pensa à feu son époux Kirkwood.

Etait-elle gavée ?
Oui, totalement !

Gavée de constater que le verbe agonisait.

Bien sûr, il n'est pas donné à tout le monde de maîtriser le verbe. C'était même une évidence.
Mais ce retour à une ambiance d'hommes des cavernes qui tapent partout sans communiquer, c'était d'un gavant...

Elle prit une gorgée et ouvrit un livre intitulé "la complainte de la marmotte". Un ouvrage sans prétention, aucune, mais qui ce soir-là, lui convenait très bien.
Les marmottes, ça hiberne non ? Elles ont tout compris à la vie !

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 10 : la méthode du retrait

Nos grands-mères le savaient, nos mères le savaient et nous le savons aussi. La méthode du retrait ne marche que très rarement.
Elle se tente tout de même.

Après tout, il était fort possible que les .Teutons, fatigués de se faire chier, profitent de l'élection officielle de l'avoyrie de Genève pour rentrer à la maison.
Ce n'était pas impossible.

Ainsi donc, en l'espace d'une journée, j'ai pu virer les impôts, effacer les dettes, mettre un peu de trésorerie de la ville à l'abri, nommer un juge en attente car le cumul c'est pas beau, aller à Berne pour les informer de la situation et solliciter les villageois à se mobiliser pour défendre le pouvoir.

Mais Waka Waka en a encore de la réserve dans ses coups de reins. Et apparemment, les va-et-vient, il aime bien.
Bref, la méthode du retrait, c'est de la merde.
Quant aux germanicides genevois, on peut dire que ce n'est pas la crème de la crème qui reste en ville et que ça sent un peu le produit périmé.

L'un dans l'autre, nous revoilà entubés pour un mois.
Enfin... à demi-entubés.
Et c'est pas une question de longueur, mais une question de statut, car si je suis repassée du fauteuil au tabouret, je conserve la légitimité de la fonction et un drapeau rose sous le coude, ça peut toujours servir...

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

RP "Je suis Genève" 148435139354bb9290e3cbc

Episode 11 : T'entends, y'a des dauphins !

Dans la vie, il y a deux sortes de personnes : ceux qui ont le staïle et ceux qui rêvent de l'avoir un jour.
Et bien sachez, que même dégoulinante avec un petit peu de vase ici et là, la Mad, elle a le staïle quand elle remonte sur le quai qui porte son nom.

Sa robe est fichue et elle aura sûrement un gros rhume une fois ressuscitée. Mais ça, c'est secondaire. Car le staïle, lui, est intact.

Elle regarde au loin l'incarnation de la connerie dont toute la force réside dans en trois lettres : le g, le n et le é.
Oui "Gné"... c'est à peu près à cela que se résume l'intelligence de ce que nous nommons par chez nous le pur "crétin des Alpes".
Si la Savoie a du fromage, elle n'a pas beaucoup de crème, c'est une évidence.

Regardez-le un peu partir là-bas, à la barre d'une caraque de guerre, content des lui. Content d'avoir coulé à quai des petits foncets, puis une nave dont le capitaine est en train d'inventer le sous-marin et encore une autre nave dont le capitaine a plus de 90 printemps.

Quel exploit hein ?
Dernier soubresaut d'un homme malheureux, peut-être ?

Ah oui, je brûle des étapes .
Alors reprenons un peu en amont cette belle histoire d'amour.
Car oui, c'est une histoire d'amour.

Elle, elle se voyait déjà sur le trône. Diadème, manteau royal, main de la justice et tout le tralala.
Lui, il se voyait à ses côtés à faire certainement "gné"... faut pas en demander trop non plus aux crétins des Alpes.

Mais Déos en a décidé autrement.
Un matin, Déos s'est levé, s'est gratté les divines parties, a pissé un bol puis a dit : "Non, pas l'ispice di counasse là, elle est trop conne !"

Elle, elle se retrouve sur un autre trône... à chialer qu'elle n'aura pas son diadème, son manteau royal, sa main de la justice et tout le tralala.
Lui, il se retrouve certainement à côté d'elle à lui passer le papier cul en faisant "gné"...

Le bon côté des choses, c'est qu'il y en a un des deux qui n'a pas régressé.
L'autre bon côté des choses, c'est que le staïle n'a pas de souci à se faire.
On peut nous prendre tout : notre ville, notre marché, nos bateaux, nos vies même... Mais le verbe et le staïle, ça ne se vole pas, ça ne s'achète pas, ça ne se détruit pas.

On l'a... ou on ne l'a pas.
Et toi, mon pauvre gars, t'as juste une morue qui chouine.

Entre tes "gné" et ses "gniii", le monde va bientôt croire qu'on fait chanter des dauphins dans le Léman.

Allez, gnégnétez bien. Nous, on préfère le verbe et le staïle. Mais ça, mon vieux, tu peux pas comprendre...

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 12,13,14,15,16... Pas si viiiiite, ça fait d'la mousse !

Alors que la Confédération silencieuse dormait
Tandis que même l'animal voulait déménager
La Mad devant l'avoyrie s'était installée
Pour toutes les nuits, les ritals faire chier

Ah... les ritals, la dolce vita, les chansons, la tchatche...

Quelle belle image d'Epinal.

La réalité est tout autre. A l'instar de la nouvelle génération dont le taux d'illettrisme croît de manière inquiétante, les ritals n'échappaient pas à cette règle.
Un certain Guiscardo se prenait pour Becaro et le mot d'ordre était motus et bouche cousue.

Décidément, César n'avait pas engendré des cadors et il était loin le temps des fora et des orateurs.
De nos jours, ça se limitait plutôt à de gros pisseurs d'huile d'olive qui souillaient les murs et à leur cuisinière en chef qui se voulait porte-parole d'un groupe qui n'a rien à dire, ni rien à faire dans les murs de Genève.

Mad n'arrivait pas à saisir l'intérêt personnel qu'ils pouvaient retirer à leur présence ici. Il n'y en avait aucun.
Loin de leur famille, loin de leur patrie, rien à prendre, rien à faire. Aucun intérêt pour eux.

Enfin aucun... peut-être pas.
Ils étaient peut-être venus pour se faire chier, auquel cas, ils étaient au bon endroit étant donné l'ambiance "hibernatous" qui régnait en CH.

Mais la nuit, là, devant l'avoyrie, à l'heure où ça roupille encore plus que la journée, la Mad chantait en compagnie de quelques bourbines.

Car oui, il n'y a pas plus belle langue que le suisse allemand... Ni plus belle berceuse que Grüezi wohl Frau Stirnimma

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Sanji a écrit:

[rp]Épisode 17
Je suis Jean Foutre.

Genève occupée, Genève libérée.
Que manquait-il donc aux genevois pendant tout ce temps ? L'accès à l'université ?
La mine fermée ? Une fatigue de la langue germanique et italienne ? Une abondance de communication et des explications claires de l'actualité, au quotidien ? Si Genève s'appelait Charlie, elle pourrait pleurer. Genève n'est pas cité des lamentations, elle reste fière et libre, malgré ce temps d'occupation par une fédération de cons pour changer.

Un retour au giron de la confédération, pas de festivités en vue, juste un haussement d'épaule même pas un soupire d'aise et de soulagement.

Content de savoir que les études en théologie ne servent plus à grand chose pour une bonne partie avec la disparition des prêches, idem pour le confessionnal qui n'a pas plus d'intérêt maintenant que c'est assuré à titre gracieux par les confesseurs et curé.

Le curé n'a plus la main sur la caisse et on ne pourra plus payer grassement les serviteurs du Divin. ( Ne soyez pas naïf l'intérêt du trois quart des membres du clergé et des réformés est motivé par l'oseille qu'on peut se faire en étant détenteur de la trésorerie des cures. Le commerce du salut éternel dans l'eau delà est l'essence même de l'escroquerie humaine, personne n'est revenu d'outre tombe pour nous raconter ce qu'on peut y trouver d'ailleurs. Le mystère absolu qui laisse libre l'imagination et la fantaisie des fidèles et autres garnements.)

Il ne reste plus à Sanji que de se convertir à la cuisine, il a de quoi faire avec la vingtaine de poissons faisandés ou pourris pêchés au grand lac de Léman pendant la dernière guerre de Genève contre X, le conflit étant un brouillard infini sous prétexte d'un problème diocésain dont la majorité des genevois se contrefichent comme de la couleur de la culotte du blondin. ( La culotte se porte par les hommes, mesdames.) Jean Foutre est pleutre mais peut faire partie des misogynes de ce monde.

1468 est l'année qui détermine sa décision de ne plus étudier et de se soumettre à d'autres activités plus lucratives, le don de soi n'étant pas dans ses cordes, l'oisiveté restera sa seule préoccupation.

Blondin a abandonné l'idée de se fondre à la masse du monde, qu'il soit de Genève ou d'ailleurs, sa mémoire étant défaillante , il a fini par abandonner l'idée de pouvoir remettre un nom sur des visages connus ou inconnus. Il semblerait qu'à part son nombril, rien ne l'intéresse vraiment. Personne n'arrive à sortir du lot, du moins assez pour lui donner un zeste d'envie d'investissement au sein de la société.

En d'autre terme, c'est un Jean Foutre qui s'assume pleinement.

Il prend quelques minutes pour rendre ses lauriers à César qu'est une femme et qui n'est pas romaine pour un sous.

Tout le monde en rêvait, Madeline l'avait fait. L'actualité quasi quotidienne exprimée dans plusieurs épisodes ou chapitres, le style ou le staïle elle l'avait et on ne pouvait pas le lui voler, ni lui, ni son identité : Genève.

Il se fend donc d'un courrier, sa façon de célébrer ce nouveau vent de liberté et une nouvelle ère d'oisiveté c'est toujours plus beau que "glandouille".

Citation :: Madeline,

Ma nature silencieuse fait que je n'interviens que rarement ou jamais.
J'ai eu vent de votre prise de parole au bureau de la "mairie", je pense que vous avez réussi à cerner les pensées et sentiments des gens de Genève. Votre position fait que vous êtes la plus à même de reprendre le "pouvoir" si on peut appeler cela ainsi, deux fois que je vote pour vous, deux fois que je n'ai pas le plaisir de vous voir à l'oeuvre à cause des renversements de pouvoir. Pitié, épargnez nous Cameliane et compagnie.

J'admets avoir suivi une fois Mae' dans une campagne hasardeuse, la promesse d'aventure et de changement était engageante, néanmoins je me suis retrouvé blessé et abandonné quelques jours dans une cité helvète dont je ne me souviens plus du nom ( Grandson peut-être), pour un ermite de mon genre ça peut motiver à une hibernation à durée ilimitée. La communication lors de cette mission militaire était aussi nourrie que celle que nous avons eu ces derniers mois, en bref on a vécu le chaos sans jamais comprendre vraiment les raisons de ces attaques.

Je suis bien tombé sur quelques annonces, d'un type qui dit être chef d'une presipauté ou que sais-je, j'ai lu la version française, ne comprenant rien j'ai tenté l'allemande autant vous dire que j'ai vite déchanté, je me suis dit autant continuer à rien faire si ce n'est de pécher en attendant que le vent tourne en notre faveur.

Seul Ara' a tenté de réanimer un élan patriotique en m'invitant parfois à me révolter, pour lui faire plaisir j'ai essayé plusieurs fois comme une petite poignée, mais sans succès. Je l'avais prévenu que seule une armée pourrait venir à bout de cette occupation.

Le motif religieux me paraît trop faible pour défendre ce conflit qui nous a porté préjudice, parole de théologien ( qu'on qualifie au gré des envies de romain papiste, alors qu'il n'en est rien, je n'appartiens à aucun mouvement si ce n'est le mien, je suis bien trop oisif pour me laisser distraire par les lubies romaines, trop apathique et pleutre pour assumer mon appartenance à une quelconque "réforme" , j'ai déjà eu à prêcher en tant qu'administrateur du temple-église de Genève, sans plus, Dieu existe c'est une certitude pour tout le reste j'ai quelques doutes, je ne suis pas fanatique.) Je suis pour la cohabitation de toutes les croyances, d'ailleurs si je me suis installé à Genève il y a quelques années, c'est bien pour cet esprit libre qu'elle sait avoir sur plusieurs sujets ( abolition de la noblesse, une politique fiscale inexistante, une république dans toute sa splendeur.)

Je salue votre manière d'agiter la plume autant que celle de votre art oratoire.

Merci pour votre résistance, merci pour tout.

S.

On peut s'imaginer que c'est écrit à la fiente de goéland, un petit suisse reste économe et on pourrait presque s'imaginer que la bête qui se plaît à chantonner qu'elle n'est ni romaine, ni réformée a quelque chose du spinoziste. Sanji se surnommerait bien Jacob, Izaac, c'est déjà pris.[/rp]

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

Episode 18 : Vous afffez un noufffeau mezzageuh.

Elle était à table, face à sa caille farcie. Oui, mad aime les cailles... Un petit cuicui innocent diraient quelques âmes sensibles. Un mets savoureux quand il est cuisiné avec amour, gloire et beauté, répondrait Mad.

Serviette autour du cou et un bon bourgogne dans le godet, elle brandissait ses couverts en argent quand une clochette retentit.

* DIIIiing Vous afffez un noufffeau mezzzzageuh *

La chaumière de Mad est toute petite mais équipée avec la dernière technologie "deutsche qualität" apportée par Waka Waka.
Elle se lève et d'un pas chaloupé se dirige vers sa fenêtre, lançant au passage sa serviette sur son "pochetrone et sofa" dernier cri, apporté par la délégation italienne.
Bon, d'accord, elle en a chié pour faire rentrer le bidule qui ne se démonte pas dans sa pièce, mais à force de calculs de sinus, de cosinus, elle a fini par trouver l'angle pour faire passer le tout.
Elle a bien perdu un kilo dans l'opération et depuis, elle est sollicitée par "comme j'm'aime" pour une campagne de pub sur les blondes intelligentes qui maigrissent en réfléchissant...

BREF !

Là voilà à sa fenêtre à réceptionner une maman caille qui lui délivre un petit billet tout en regardant, affolée, sa progéniture farcie encore fumante sur la table de la cuisine.

Citation :

19/02/1468 18:56 : Vous avez été nommé adjoint au maire.

Là, sur le coup, l'avoyère légitime fut prise d'une crise existentielle : comment peut-on être adjointe à soi-même... Vous avez quatre heures !

Deux godets de bourgogne plus tard, elle décida de se convertir en architecte d'extérieur.
Après tout... Elle avait réussi à rentrer ce putain de canapé, alors... aménager une ville, c'était un jeu d'enfant !
Elle envoya un croquis aux ouvriers avec des directives claires et dignes d'un Minos nouvelle génération.

Sa caille avait un peu refroidi, cela était un peu contrariant. Elle poursuivit tout de même son repas quand...

* DIIIiing Vous afffez un noufffeau mezzzzageuh *

- RHOOOO mais ta gueule Waka !

Elle refit le même parcours, retrouva la même maman caille qui se chiait dessus en la voyant prendre le billet tout en suçant un os.

Citation :: 21/02/1468 00:08 : Vous avez été nommé Chef de Port. Ca va faire des envieux !

Elle se mit à siffloter dans le tibia du volatile. C'est que ça commençait à devenir amusant tout ça.

Elle rédigea alors le mot de bienvenue qu'elle alla directement clouer au port, puisque le port est juste sous sa fenêtre.

Citation :: Vous êtes à Genève.

Vos demandes d'accostage doivent me parvenir sur parchemin rose parfumé.
Si le rose n'est pas assez rose, si le parfum n'est pas assez staïlé ou si, tout simplement votre gueule ne me revient pas, vous n'accosterez pas.

Vous pouvez tenter de me soudoyer, cela n'est pas interdit, mais en deçà d'une certaine somme que je ne vous communiquerai pas, vous n'accosterez pas.

Vous pouvez composer des poèmes et des chansons aussi, histoire de m'attendrir, cela n'est pas interdit. Mais si vous chantez faux ou si ce ne sont pas des alexandrins et que le fond et/ou la forme est merdique, vous n'accosterez pas.

Si par bonheur vous accostez, bienvenue ! Bienvenue dans la cité du Minotaure. Oui... étant également adjointe à l'urbanisme, j'ai un peu réaménagé la ville version labyrinthe, avec un taureau en rut quelque part... là-bas... ou là-bas... j'ai oublié.

Elle retourna finir sa putain de caille... froide, pour le coup, ainsi que la bouteille largement entamée quand...

* DIIIiing Vous afffez un noufffeau mezzzzageuh *

L'oeil pétillant, elle se demanda si elle n'était pas à présent devenue impératrice... après tout... Allez savoir...

Elle se précipita à la fenêtre qu'elle ouvrit si brutalement que maman caille en fit une attaque.

C'était une missive d'un certain S.
Etant un peu "bourrée" pour répondre, elle ne toucha pas à sa plume pour le moment et alla un peu s'allonger sur son "pochetrone et sofa"...
Après tout, c'est une règle d'or pour Mad... Un homme qui lui écrit doit savoir patienter.

La Madgnifique Ambuleuse Messages : 7950 Date d'inscription : 22/02/2010

La plume s'active et la réponse à la missive est envoyée.

Citation :: Monsieur S,

Tout d'abord, merci pour votre courrier, vos remerciements et vos compliments. Cela fait toujours plaisir.

Vous me parlez des prochaines élections à l'avoyerie. Je ne m'y présente pas.
Mon père Izaac, par contre, le fait et cela n'a rien d'un secret si je vous dis que ma voix lui est acquise sans l'ombre d'une hésitation.
Ma non-candidature, résultat d'une fatigue bien installée, est donc plus facile pour moi du fait que mon paternel est dans la course.

Vous me parlez aussi de la Présipauté, chose que je connais fort bien puisque j'en fais partie.
Le principe de base est extrêmement chiadé : la Présipauté est un "Gouvernement temporairement définitif à roulement aléatoire préalablement choisi jusqu'à la prochaine "Ploum Ploum" rigoureusement organisée quand bon nous le semblera."
Il est assez rare, vous en conviendrez de rencontrer fondations aussi solides et c'est pour cela que j'adhère complètement à ce mode de fonctionnement.
Je vous invite, si cela vous tente, à drainer informations auprès d'Archibald, père fondateur de la Présipauté, qui sera, j'en suis convaincue, plus à même de développer le sujet avec vous et d'autres lors d'une prochaine "Ploum Ploum" dont la date, bien évidemment n'est pas encore arrêtée mais qui le sera quand bon nous le semblera.

Quant à Genève, c'est le cœur en miettes que je m'apprête à la quitter.
Vous êtes, d'après ce que j'ai lu de vous, homme de foy et vous comprendrez aisément qu'il est un temps pour tout :

Un temps pour naître et un temps pour mourir.
Un temps pour être et un temps pour avoir.
Un temps pour les manteaux et un temps pour les jupettes.

Alors, comme le dit si bien Jean Louis, il est temps à nouveau pour moi de plier bagages et d'aller installer le staïle en des lieux plus cléments, des lieux qui auront besoin du staïle, des lieux où je pourrais m'épanouir.

Genève ne sera bien évidemment pas rayée de ma vie puisque mon père y sera encore.

Voilà pour ma réponse monsieur S.

Je vous souhaite de trouver vous aussi paix et sérénité si Déos le veut.

Bien à vous

Madeline Wood

Lov'symbol Messages : 3250 Date d'inscription : 11/10/2013

Spoiler:

Faucheur Volontaire Messages : 5831 Date d'inscription : 10/06/2008

moi j'aime bien l'histoire du canapé Izaac aime

Ryôga Hibiki Messages : 5577 Date d'inscription : 10/12/2010

Lov'symbol Messages : 3250 Date d'inscription : 11/10/2013

Spoiler:

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