[RP] Le Gen'vois staïle pour les nuls

Spoiler:

Il arrive très souvent que les gens me demandent ce qu'est le staïle.
Après une mûre réflexion de quelques minutes, j'ai décidé de prendre plume car je n'ai pas trop confiance en cette imprimerie de Gut et que je n'ai surtout pas envie de lui payer l'impression, cela lui donnerait trop l'impression de régner sur le livre et je n'aime pas qu'il se prenne pour quelqu'un d'impressionnant, pour une fois qu'il imprimerait un truc….
Bref, j'ai donc décidé d'écrire pour laisser trace dans l'histoire de ce qu'est le… Gen'vois Staïle !

Top Générique !

Et oui, c'est pas un imprimeur qui pourrait faire ça…

Chapitre 1 : la genèse

Toute histoire a sa genèse et le staïle ne déroge pas à cette règle.
Si le Gen'vois staïle existe, chers lecteurs, c'est qu'il en est la volonté de Déos.
Non, non, je ne plaisante pas et je vais vous le démontrer.

Averroès, troisième prophète juste avant mon père nous met la puce à l'oreille dans le verset 11 du livre IV, que vous connaissez tous par cœur, cela va de soi…
Mais au cas où il existe parmi vous une personne qui l'aurait oublié, je vous le cite.

Averroès écrit :

Citation :

Verset 11 : Et l'Unique l'a décidé : Le plaisir est le souverain bien. Il nous aidera à fuir la douleur. Et l'Homme dès sa naissance sera en quête du plaisir. Ainsi l'a-t-il voulu car Il est sage et omniscient.

Que nous dit ce verset ?
Il parle de notre quête à tous : celle du plaisir.
Une quête bien plus importante que celle de chercher un coco vieux de 1000 ans.
Une quête bien plus atavique puisque ancrée en chacun de nous dès notre premier cri.
Le nourrisson, à peine sorti de la matrice est conditionné pour trouver le plaisir. A cet âge-là, il va de soi qu'il ne pense pas à acquérir une layette « ispice di p'tit counard » mais un gros mamelon…
Cette quête est d'ailleurs si bien ancrée parmi les nourrissons de sexe mâle que cela les poursuivra jusqu'à la tombe.
Cette recherche du plaisir – bien que liée au départ au besoin naturel de se sustenter – va évoluer au fil des ans et parmi les plaisirs de l'Homme, il en est un, un peu particulier qui va pouvoir se développer s'il a la chance de vivre au bord du Léman, à Genève précisément : le plaisir d'avoir le staïle !

Ce simple mot de 6 lettres avec un tréma, discret et anodin si on le compare à n'importe quel mot prononcé du côté de Solothurn est ce que l'on appelle un champ lexical immense.
Dans ce champ, il n'y pousse aucun chou, aucun épi de maïs et… aucune carotte, n'en déplaise à certains mais des possibilités de se distinguer.
Oui, le Staïle est le champ des possibles pour devenir unique et ainsi pourvoir s'approcher au mieux de son homonyme avec majuscule : l'Unique, qui, dans sa volonté immense et sa fierté personnelle d'avoir créé le réformé à son image n'en attend pas moins de lui que la recherche de ce petit quelque chose qui le distinguera d'un vulgaire papiste ou d'un royaliste ou pire encore...d'un papiste et royaliste en même temps !
Et là, vous êtes en train de comprendre le fondement du Staïle : on peut devenir unique de manières multiples.
Oui, messieurs, dames, l'unicité est bien multiple tout en étant propre (on est en Suisse, merde!) à chacun.
L'unicité est diverse tout en ayant une seule griffe : le staïle.

Et si à ce moment de votre lecture vous êtes toujours avec moi, que vous n'êtes pas mort, ni interné de force chez les fous, c'est que vous venez de franchir la première étape vers « moi aussi, je veux avoir le Gen'vois staïle », celle de la compréhension initiale !
Et je vous en félicite car nous pouvons à présent passer à la deuxième phase qui comporte quelques 164 sous-parties, qui elles, je vous préviens de suite, seront un peu plus difficiles à saisir.

Bravo !

C'est au détour d'un courrier reçu par un étudiant inconnu mais désireux de s'améliorer que j'oriente volontairement la suite vers un problème qui semble toucher bon nombre d'entre vous : comment vaincre la morosité ? Comment rendre son existence utile ? Attrayante ? Passionnante ?

Cela va constituer notre leçon d'aujourd'hui :

Chapitre 2 : Comment saler ta vie, comment staïler ta life ?

Chaque jour que Déos fait doit être pris pour ce qu'il est, à savoir « peut être le dernier » !

Ce n'est pas que je veux sombrer dans la mortitude ni vous coller le bourdon, mais posez-vous un peu les questions suivantes :

Et si c'était aujourd'hui que j'allais rencontrer l'Unique, que j'allais entrer au Jardin des Délices ?
Ai-je envie d'y arriver avec une tronche à faire peur et un moral plus bas que terre ?
Ai-je envie de quitter mon enveloppe corporelle alors que je n'ai pas pris le temps de me faire une épilation ? Ni un masque aux concombres ? Ni même pris le temps de choisir une toilette qui mette mon teint cadavérique en valeur ?
Ai-je vraiment envie de partir en laissant le triste spectacle d'un corps sans vie et dans un état lamentable à ma voisine qui, attirée par l'odeur, se pointera au bout d'un mois dans ma maison pour découvrir l'horreur ? Et oui ! UN MOIS ! Parce que lorsqu'on se fait chier dans sa life, on n'a même pas d'amis ! Donc pas de visites !

Est-ce vraiment ce que vous voulez ?
J'ose espérer que la réponse est non...

Aussi, pour être bien préparé pour l'ultime voyage, prévoyez toujours entre 5 à 6 heures de bichonnage journalier.
Et là, je vous garantis que si vous passez tout ce temps à prendre soin de vous, vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer, surtout chez certains chez qui y'a du boulot...

Mais là je vous entends déjà me dire : « Oui, Mad, mais se faire chier dans sa life, c'est s'ennuyer spirituellement, c'est végéter entre son champ et les tavernes désertées, c'est passer son temps à attendre qu'il se passe quelque chose. »

Et bien là aussi, le staïle a réponse à ton oisiveté.
C'est ce que j'appelle le BTB, le « Bouge Ton Boule » !

Oui, lecteur, bouge toi le popotin pour donner de l'intérêt à ton existence.
Oui, lecteur, bouge toi le cul pour faire vivre ton village.
Oui, lecteur, bouge toi tous les jours pour être ce que tu es : une personne créative, une personne inventive, une personne active !

Au diable les pantouflards, les paresseux de la prose et les colleurs d'affiche qui placardent n'importe quoi n'importe où !
Le staïle, c'est se donner de la peine pour ne pas être un simple mouton, car je vous rappelle que les moutons sont juste bons pour leur laine et pour leur viande !

Avez-vous pour ambition de finir truffé d'ail dans un four ou en couverture sur un plumard ?

Personnellement, j'ai fait le choix d'aimer l'ail car j'aime mon Kiki et d'être en couverture de Vogue parce que j'ai le Staïle… Saisissez la nuance.

Tout est question de choix.
Tout est question de volonté.
Tout est question de staïle.

Et détrompe-toi lecteur, je ne m'énerve pas, je suis juste emportée par le verbe car les mots transportent mais ça… ce sera pour l'étape suivante.
En attendant, commence par prendre soin de ta personne et à t'aimer, car on ne peut avoir le staïle sans s'aimer soi-même.

Le staïle, c'est une attitude et des aptitudes, ça, vous commencez à le comprendre.

Quelle est la première chose que nous voyons chez l'autre quand nous l'observons ?
La réponse varie d'une personne à l'autre.
Certains vont se concentrer sur l'aspect général de la personne, d'autres sur le visage, d'autres sur la qualité des étoffes.
D'autres, vont focaliser sur des détails : un regard qui en dit long, un sourire énigmatique, un rictus particulier ou un coude velu, c'est selon.

Mais une chose est certaine, c'est que plus de 50% d'entre vous vont porter leur attention sur l'aspect vestimentaire de la personne.

Chapitre 3 : Le staïle dans ta garde-robe

Quand l'homme, las d'avoir mal au dos a décidé de s'ériger, il s'est vite rendu compte qu'il abandonnait son statut de quadrupède et qu'il était temps pour lui de revêtir un statut plus élevé.
Et avant de se revêtir, il a bien fallu se vêtir, c'est juste une question de sémantique.
Dès lors, il a été à la recherche du beau, de l'agréable à porter.
Il n'était pas rare de voir quelques Cro-Magnons s'échanger des peaux et d'en apprécier la douceur, la souplesse et la qualité au retour d'une bonne partie de chasse ou d'une journée de cueillette.
Cet attrait pour le vêtement, que nos plus brillants archéologues genevois ont pu interpréter sur les peintures rupestres disséminées un peu partout dans nos montagnes a perduré au cours du temps.
Bien entendu, le vêtement a évolué et ce, grâce à dame Nature, notre unique fournisseur en peaux, étoffes, teintures etc...

De nos jours, le vêtement est devenu le reflet de ce que nous sommes, de ce que nous faisons dans notre vie, de ce que nous pensons, de ce à quoi nous croyons et également... celui de nos revenus personnels.
Le vêtement, indispensable est donc devenu un indicateur social absolument redoutable.

Là, je vous entends murmurer "l'habit ne fait pas le moine".
A cela je répondrais qu'on n'en a rien à secouer des moines pour commencer... qu'on leur laisse leur robe de bure et leur tonsure, parce que c'est pas staïle.
Et puis surtout, je répondrais que s'il est des êtres assez cruels pour affamer leur couvée pour s'offrir la dernière création milanaise, ces êtres n'ont de toute évidence pas le staïle non plus.

Quelque soit sa condition sociale, que l'on soit richissime ou simple paysan, il est possible d'avoir le staïle dans sa garde robe.
Tout est question d'associations et de façon de porter.

De simples braies peuvent mettre en valeur des gambettes de rêve.
Un modeste chapeau de paille peut faire un effet très staïlé lors des moissons si le port de tête est bien travaillé.
Une houppelande joliment teintée et agrémentée d'une cordelette  peut donner autant voire plus de classe à qui saura la porter avec élégance qu'une tenue d'apparat enfilée par la première gourdasse.

Les vêtements reflètent ce que nous sommes, mais ne nous camouflent pas.
Une jolie fleur dans une peau de vache sera merveilleuse.
Une grosse vache déguisée en fleur sera bouseuse.

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