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 II - La fuite vers Chypre

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Meliandulys
Camelot
Meliandulys


Messages : 2957
Date d'inscription : 08/07/2008

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MessageSujet: II - La fuite vers Chypre   II - La fuite vers Chypre Icon_minitimeMer 17 Mar 2010 - 2:48

Citation :
Chapitre 2


Mais Maria était trop heureuse d’être mère de celui qui allait devenir le messie pour tenir sa langue. Un jour, alors qu’elle allait chercher de l’eau à la fontaine, elle croisa une courtisane du roi de Judée qu'on appelait Elitobias.

Elitobias, une érudite servant la voie de l'Etat avec zèle, vivait dans un luxe insultant, se nourrissant de viande, de poisson, de lait... Elle avait l’habitude de se moquer de la pauvreté de Maria. "Moi, disait-elle, je sers le grand roi de cette contrée, notre aimé Mistral IV. "

Alors, Maria fit une erreur, ne pouvant plus supporter les sarcasmes de Elitobias, elle lui répondit :

"Et moi, je suis la mère de Jeshua, le messie qui portera le message d’Aristote et qui détrônera tous vos faux rois, vos faux prophètes. Mistral IV est un roi temporaire, mon fils le dépassera en charisme et son nom restera gravé dans les mémoires vachement plus longtemps que ton Roi."

Alors, Elitobias, qui croyait aux songes et aux signes du destin, fut troublée. Elle rentra précipitamment dans le palais de Mistral IV pour prévenir son maître.

Mistral IV était un homme de marbre, une statue polie par la patine du temps. C’était un ténébreux, un veuf, un inconsolé au regard triste et lointain. Un prince qui avait combattu les mèdes grâce à un astucieux système de poulies et de charrettes. Mais sa gloire était alors bien pâle, et il était devenu un roi silencieux et détaché des misères de son peuple. Jaloux de son pouvoir, il prétendait diriger ses sujets mais laissait en fait à sa femme intrigante le soin de gouverner le royaume. Lui ne sortait jamais des ors de son palais que pour réprimer un complot ou anéantir une fronde.

Lorsqu’il entendit Elitobias, pour laquelle il avait une inclination coupable, raconter ce qu’elle avait entendu, il fut surpris. Alors, il lui demanda: "Qui est ce péquenot qui se fait appeler Jeshua et qui sauvera son peuple ? Où pourrais-je le trouver ? Dans quelle halle ? Dans quelle gargote ?"

Elitobias poursuivit alors son discours dénonciateur, en espérant mériter ainsi les grâces de ce roi d’une beauté glacée.

"D’après ce que m’a dit Maria, Jeshua est le messie, le guide, le miroir de la divinité. Il est annoncé par Aristote et, selon sa prophétie, il apportera aux hommes la bonne parole et confirmera les préceptes Aristotéliciens. Son influence sera grande et ses disciples nombreux, qui se reconnaîtront en lui et en Aristote pour les millénaires à venir. Vous pourrez le trouver à Bethléem."

A ces mots, Mistral sentit remonter en lui ses anciennes superstitions, ainsi que le souvenir de la foi qu’il avait su réprimer et noyer dans son cœur. Il avait peur de perdre son trône et prenait la menace au sérieux. Il appela ses gardes, et leur dit:

"Gardes, un homme vient de naître, qui pourrait conjurer contre moi. Il faut à tout prix empêcher cet homme de percer. Il se trouve à Bethléem. Trouvez le, et assassinez le ! Usez même d’astucieux systèmes de poulies et de charrettes si nécessaire !"

Alors, la garde du roi s’exécuta, et partit vers Bethléem.

Mais cette nuit là, Maria eut de nouveau un songe. Elle revit le cavalier qui lui avait annoncé la naissance de Jeshua. Il réapparut en effet à Maria et lui dit:

"Levez vous ! Prenez Jeshua avec vous, et allez sur les chemins. Dirigez-vous au Nord, vers l'Île de Chypre, et restez y jusqu'à ce que l’on vous prévienne. Car Mistral veut faire périr le petit enfant. "

Alors, les parents se levèrent, prirent dans leur bicoque les miches de pain et épis de maïs qui leur restaient et partirent sur les routes, en direction du Nord, en passant par Tarotshé. Ils sortirent des frontières du pays et restèrent en Chypre aussi longtemps que la menace grondait.

Mistral IV, apprenant par ses gardes que les parents avaient fui le pays, devint furieux, et dit : "Gardes, ce Giosep et cette Maria sont des provocateurs ! Ils m’ont roulé et se sont rendus coupables de trahison en refusant un édit royal ! Qu’on les éradique immédiatement ! Quant à ce fils de... de... il ne doit pas percer. Allez et trouvez tous les enfants de moins de deux ans, et éradiquez-les, à la fronde s’il le faut. "

Alors, les fameuses armées de Mistral, celles qu’il était capable de lever en masse en quelques heures seulement, se mirent en marche et sillonnèrent tout le pays. Ils arpentèrent chaque halle, chaque gargote, laissant des messages sur lesquels ils demandaient à la population de présenter aux autorités tous les enfants de moins de deux ans, pour les recenser, soi-disant.

Et les gens du peuple, innocemment, présentèrent leurs enfants ou leurs filleuls aux autorités sans se rendre compte du drame qui se jouait. Et l’on entendit des pleurs, des cris, et l’on vit du sang, de la sueur et des larmes. Ces gardes, qui étaient affreux, sales et méchants égorgeaient ces jeunes âmes innocentes devant les yeux de leur parents.

Et le ténébreux, du haut de son trône, regardait le massacre silencieusement, mélancolique et froid. Après cette crise, le roi retomba dans son silence, léthargique. Si bien qu’il oublia, les années passant, de s’alimenter et perdit des forces. Il devint faible, puis squelettique, et mourut enfin.

A Chypre, les parents apprirent la mort de Mistral et pensèrent que la vie de Jeshua n’était plus menacée. Alors, Giosep et Maria décidèrent de rentrer en Judée, cependant, ils choisirent de ne plus appeler leur fils Jeshua mais Christos, pour ne pas attirer l’attention sur lui. Ils prirent dans leur bicoque les miches de pain et épis de maïs qui leur restaient et partirent sur les routes, en direction du Sud, en passant par Tarotshé. Il arrivèrent enfin dans une ville appelée Nazareth, afin que s’accomplisse la prophétie d’Aristote.
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